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CHOCOLAT: Va-t-on bientôt manquer de cacao?

La consommation de chocolat a boosté dans le monde.
De plus en plus de grandes entreprises chocolatières s’inquiètent de leur approvisionnement futur en fèves de cacao. La production augmente mais pas autant que la consommation. On craint un déficit d’un million de tonnes d’ici 10 ans.

La principale raison de cette inquiétude, c’est un déséquilibre entre la production mondiale de fèves de cacao et les niveaux de consommation. La production a régulièrement augmenté ces dernières années, mais la consommation encore plus. Les professionnels chiffrent à 2,5% par an la hausse de la demande mondiale de chocolat et donc de cacao.
Cette hausse vient de l’arrivée de nouveaux consommateurs, principalement asiatiques. Avec la hausse du niveau de vie en Chine et en Inde, il y a de plus en plus d’appétit pour le chocolat et les produits chocolatés. Mais la hausse de la demande vient aussi des pays d’Europe de l’est, la Russie par exemple. L’Europe et les Etats-Unis n’ont plus le monopole de la consommation de chocolat.

Mais les industriels craignent de ne pas pouvoir répondre à la demande. Avec comme conséquence une forte hausse du prix du cacao et du chocolat. Pour comprendre cette crainte, il faut en passer par les fondamentaux de la matière première qu’est le cacao.
L’essentiel du parc cacaoyer se trouve en Afrique de l’Ouest. Quatre pays africains produisent 70% de la récolte mondiale : le Nigéria, le Cameroun, le Ghana et la Côte d’Ivoire, bien sûr, qui est le premier producteur mondial depuis 30 ans.

Le problème, c’est que les révcoltes ne suffisent pas. Dans l’idéal, pour faire face à l’augmentation de la demande, Il faudrait augmenter les rendements. Mais surtout, il faut que les planteurs soient bien rémunérés, qu’ils puissent gagner leur vie en cultivant le cacao. Ce n’est évidemment pas le cas. Chez le premier producteur mondial, la Côte d’Ivoire, par exemple, les planteurs sont payés sur la base des prix internationaux, qui bougent à la hausse ou à la baisse. En ce moment, ils baissent. Ce qu’on appelle le prix bord champ, celui payé aux paysans, baisse donc. Mais le coût de la vie, des frais de scolarité, des frais médicaux et des transports, lui, ne baisse pas.

Conséquence de cette volatilité de leurs revenus, les paysans sont tentés d’abandonner le cacao pour d’autres cultures qui sont bien plus rémunératrices, comme le caoutchouc. Les jeunes partent en ville. D’autres pays tentent bien de se lancer dans la culture du cacao, en Amérique latine, l’Equateur par exemple, mais leur production est encore loin de pouvoir régler le problème des industriels du cacao dans les années à venir. En somme, plus que de cacao, on risque de parler de « cacaos ».

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