Une rencontre «à valeur hautement symbolique».
Denis Sassou Nguesso était de passage en France pour une réunion préparatoire à la conférence Rio+20 sur le développement durable, prévue en juin.
La visite, à l’origine privée, a été vivement critiquée par les associations et les partis de l’opposition qui dénoncent «les liens complaisants que les autorités françaises continuent d’entretenir avec les dictatures».
La visite à l’origine d’ordre privé est devenue la semaine passée, officielle. Sous les lustres de l’Elysée, l’entretien entre les deux présidents, en présence d’Alain Juppé, a duré près d’une heure.
A la sortie, le président congolais Denis Sassou Nguesso ne retenait que la bonne entente entre les deux pays: «Nous nous sommes surtout félicités de l’excellence des relations qui existent. Le gouvernement français a promis de soutenir le Congo dans cet élan-là».
Cette visite de Denis Sassou Nguesso provoque des remous. A quelques encablures du palais de l’Elysée, une quinzaine de militants ont bravé le froid. Ils accusent le sommet de l’Etat congolais de détourner les ressources du pays: «Ces ressources sont aujourd’hui dans des voitures de luxe, sont dans des bâtiments vides à Paris, alors que ce sont des ressources qui viennent de pays où les gens meurent de faim».
Autre critique, celle d’un jeune réfugié politique qui souligne qu’un an après le « printemps arabe », le président français Nicolas Sarkozy doit être plus ferme avec les autorités de Brazzaville: «C’est une complaisance de la part des autorités françaises. De la même manière qu’on a traité le régime de Mouammar Kadhafi, de Zine el-Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak, le pouvoir de Sassou devait être traité et devait subir des sanctions».
Denis Sassou Nguesso est en France jusqu’au 11 février. Il doit désormais rencontrer une délégation du MEDEF, l’organisation du patronat français, ainsi que des représentants de l’Agence Française de Développement.