S’appuyant sur une disposition de la Constitution congolaise adoptée en 2015, qui exclut d’extrader ou livrer tout citoyen congolais à une puissance ou organisation étrangère, quelques centaines de jeunes militants de deux formations politiques de la majorité ont marché, jeudi 3 novembre à Brazzaville, pour demander au gouvernement de retirer le Congo de la CPI (Cour Pénale Internationale).
Un plaidoyer a été remis au gouvernement qui a promis de l’examiner. Les défenseurs des droits pensent qu’il ne s’agit pas d’une volonté du peuple.
C’est sous l’animation d’une fanfare que près de 400 jeunes ont marché en chantant: «Non à la CPI, advienne que pourra!».
Destinée Ermela Doukaga, responsable du Front patriotique, a conduit les manifestants: «Nous avons cru à cette Cour. Nous avons cru que ça allait être une juridiction impartiale et juste, mais l’histoire nous a prouvé le contraire. Nous sommes déçus de cette Cour».
Les jeunes ont remis au ministre de la Justice leur plaidoyer pour le retrait du Congo de la CPI. A son tour, Pierre Mabiala a promis de rendre compte à la hiérarchie gouvernementale et républicaine, après examen du dossier: «Je voudrais donc vous dire que votre dossier est ainsi introduit entre les bonnes mains et je vous remercie».
Pour les défenseurs des droits de l’homme, la démarche des militants de la majorité n’épouse pas la volonté du peuple: «Vous croyez que le peuple congolais peut prendre l’initiative de demander à un gouvernement de partir de la CPI? Ce n’est pas possible parce que ce n’est pas l’intérêt du peuple. Le peuple a besoin de justice. On peut bien partir de la CPI, mais la justice vous rattrapera toujours».
Le Congo était devenu le 94ème pays membre de la CPI, après avoir ratifié le traité de Rome en 2004.