Victimes oubliées et bourreaux impunis!
Rapport du Conseil de l’Europe: « Peu de données sur l’exploitation non sexuelle. Il faut un plan d’action national et des peines exemplaires aux trafiquants. Les victimes sont oubliées et les bourreaux restent impunis. Dans la lutte contre la traite des êtres humains, l’Italie a encore un long chemin à parcourir ».
L’accusation d’une « attention insuffisante » vient du rapport du GRETA, un organe du Conseil de l’Europe, qui rappelle qu’entre 2011 et 2013, ont été officiellement assistées 4.530 personnes. Ce chiffre représenterait cependant seulement une maigre partie des victimes: « les données fournies ne révèlent pas la véritable ampleur du phénomène« .
Les données qui arrivent de l’Italie mettent surtout l’accent sur les victimes de l’exploitation sexuelle, et donc, les femmes et les enfants contraints à la prostitution, mais elles ne cueillent pas d’autres dimensions de l’esclavage, allant du travail au noir dans l’agriculture (« caporalato ») à l’exploitation des travailleurs domestiques passant par les mineurs contraints à mendier.
En outre, trop souvent, il se trouve que les coupables s’en sortent indemnes. Entre 2009 et 2012, des milliers de trafiquants ont été sous procès mais il y a eu à peine 14 condamnations en 2010 et 9 en 2011: un fait que GRETA définit comme «inquiétant», pointant du doigt les lacunes de la loi et les insuffisances de la coopération judiciaire avec les pays non-UE.
L’Italie, conclut le rapport, devrait « adopter d’urgence un plan d’action national qui définisse les priorités, les objectifs, les activités spécifiques et les responsables de leur mise en œuvre. Et redoubler les efforts pour assurer que les crimes liés à la traite, quel que soit le type d’exploitation, soient examinées et traitées rapidement et efficacement, et que cela conduise à des sanctions proportionnées et dissuasives».
Stranieriinitalia.it