Retour illustre après un lustre!
Après 5 années de sommeil, Michel Gohou l’artiste qui a de la répartie, de l’humour et le sens du théâtre dans le sang comme à fleur de peau s’apprête à remettre les Guignols d’Abidjan en selle.
Avec Les Guignols d’Abidjan, Ma Famille, 100 Faces Comedy ou tout seul ailleurs, tout baigne pour le comédien Michel Gohou. Au prix d’une combinaison de force, d’agilité et de dextérité, Michel Gohou continue de se maintenir dans le top 5 des comédiens et des humoristes les plus cotés de Côte d’Ivoire et travaille davantage à mériter sourires et rires du grand public.
L’homme qui a de la repartie, de l’humour et le sens du théâtre dans le sang comme à fleur de peau, s’en sert bien à diverse niveaux, partout à travers l’Afrique et l’occident. Bientôt, et il s’apprête à remettre les Guignols d’Abidjan en scelle, après 5 années de sommeil, malgré une foule de sollicitations qui font exploser son téléphone et sa boîte électronique.
Michel Gohou est sorti du labo. Il vient de boucler, au studio JBZ d’Abidjan, avec les arrangements de Dr Théo, l’enregistrement d’un maxi-single de deux titres qui devrait sortir cet été. Si le comédien n’a pas encore trouvé de titre à cet nouvel opus qu’il a réalisé en duo avec le musicien Daouda le Sentimental, il sait néanmoins que « Allah Maga » qui donne dans le coupé-décalé et « Aline » chantée sur un air de salsa le composent.
Au plan théâtral, derrière le secret du rideau, le comédien peaufine un spectacle qu’il a déjà joué deux fois, il y a peu, aux Iles Comores. C’est un One man show intitulé « La vie rêvée de Gohou. Je vais te gifler » à travers lequel il se prépare à apprendre un nouveau rend-vous avec le public ivoirien. Dans cette pièce, Michel Gohou aborde l’épineuse question de l’immigration économique au sein de la jeunesse africaine. C’est l’histoire d’un Africain qui se rend dans un consulat de son pays dans l’espoir d’y demander et obtenir un visa européen. « C’est pour dire que l’eldorado pour les jeunes africains, ce n’est pas l’occident, contrairement à ce qu’ils pensent mais plutôt leur propre continent, l’Afrique« , explique l’artiste.
Quoi qu’il arrive, une famille reste une famille. Michel Gohou le sait. Lui qui tire aujourd’hui les leçons d’un passé au tableau sombre, pense à une transition qui va incessamment arriver à son terme. « Ce qui s’était passé en 2007 au sein de Ma Famille et qui a occasionné notre recul vis-à-vis de l’équipe de production du feuilleton, des amis et moi, n’était qu’une incompréhension. Des gens, notamment des journalistes, ont délibérément cherché à créer un buzz autour de la situation. Et ils ont publié ce qu’ils avaient envie de publier. Vous-même vous avez constaté qu’aucun contrat d’exclusivité ne liait les comédiens à Ma Famille« , accuse Michel Gohou qui ajoute.
« Si, jusqu’au moment où je vous parle, le tournage de Ma Famille n’a pas redémarré, c’est parce que la structure qui produit le feuilleton se trouve confronté à un problème d’ordre financier et logistique. Une fois que ce problème sera réglé et que la productrice nous fait appel, nous sommes prêts à reprendre le travail. C’est dire que dans le fond, il n’y a aucun problème. Je suis prêt à continuer l’aventure avec Ma Famille. Jamais je ne jetterai l’opprobre sur Ma Famille. J’ai toujours été sur plusieurs fronts« .
Depuis 2008, avec ses amis Michel Bohiri, Oupoh D. Sévérin, Digbeu Cravate et Nastou, Michel Gohou forme et fait vivre, par intermittence, le groupe « 100 Faces Comedy ». Ce n’est pas pour autant, selon Michel Gohou, que Les Guignols sont rangés aux Calendes grecques. Le comédien assure qu’il s’agit tout juste d’un un bémol sur le groupe, même s’il reconnaît que cela dure il y a 5 ans.
« Les Guignols d’Abidjan sont là. Les hommes sont là. Nous sommes toujours au complet. Nastou, Wabéhi, Dao et moi-même sommes là« , déclare-t-il. Michel Gohou avance que la recréation perdure en raison de l’abondance de sollicitations dont font l’objet ici et là les différents membres du groupe: « Nous ne réalisons plus de vidéo parce que quelques amis d’entre nous travaillent avec des producteurs de la place. A part cela, notre base demeure. Nous avons des projets de films et de spectacles. On ne va pas laissé mourir le groupe. A ce niveau, nous avons pensé un film, « Le retour du binguiste », dont le tournage n’a pas encore commencé. Actuellement, nous sommes demandés au Sénégal, au Mali, au Cameroun et au Gabon. Nous allons bientôt répondre positivement à toutes ces sollicitations« , assure-t-il.
Michel Gohou reconnaît que c’est surtout à son niveau qu’il y a quelques soucis. En fait, souligne-t-il, avec Bohiri et Nastou, je suis sur le tournage d’un feuilleton de 150 épisodes, « Miss Diamant », du réalisateur togolais François Kandonou. Au total, ils issus de 5 nationalités à y jouer : acteurs et techniciens burkinabè, béninois, nigérians, français et bien sûr togolais. Car seoln les prévisions du réalisateur, il est question de tourner d’abord un maximum d’épisodes, avant toute éventuelle pause.
Certes, le comédien entend en profiter pour le retour des Guignols mais aussi pour vaquer à d’autres préoccupations telles que le tournage d’une série télé et la réalisation de quelques spectacles, à la demande de Gondwana Productions du confrère franco-nigérien Mamane.
Du reste, à en croire Michel Gohou, l’existence de 100 Faces Comedy ne compromet en aucun cas l’avenir des Guignols d’Abidjan. Si l’on en croit le comédien, 100 Faces Comedy ne s’inscrit pas dans le même esprit, n’emploie pas les mêmes méthodes de travail et ne cible pas le même public que Les Guignols d’Abidjan. Autrement, c’est un autre front artistique, assure l’artiste, qui fait parallèlement son petit bonhomme de chemin.