Révélations ou délations?
Le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, s’exprimant pour la première fois sur les questions de la CEI (Commission Electorale Indépendante), a indiqué au président Bédié être particulièrement heureux que Youssouf Bakayoko ait été confirmé comme président de la CEI.
Le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, s’exprimant pour la première fois sur les questions de la CEI (Commission Electorale Indépendante), a indiqué au président Bédié être particulièrement heureux que Youssouf Bakayoko ait été confirmé comme président de la CEI. Cette déclaration a été faite, lundi 15 septembre 2014, alors qu’il rencontrait les cadres, les rois, les chefs traditionnels et les chefs religieux à la résidence privée du président Bédié, à Daoukro.
« Youssouf Bakayoko a fait un travail remarquable. C’est un professionnel. Il a de l’expérience et c’est un monsieur dont la Côte d’Ivoire a besoin », a dit le Chef de l’Etat. Avant d’ajouter que c’est une chance d’avoir une telle personnalité. « On doit s’en réjouir. Que mes frères du Front populaire ivoirien (Fpi) comprennent que Youssouf Bakayoko est là pour conduire ce processus. Il ne changera pas. Nous n’allons pas le changer », a-t-il tranché, exhortant le Fpi à revenir.« Je ne souhaite pas pour ma part que la commission travaille sans une partie de l’opinion, même si elle est infime. »
Revenant sur les circonstances qui ont entraîné la crise, le Président de la République a révélé que Youssouf Bakayoko a été traumatisé. Et cela pour avoir tout simplement lu les résultats des élections. « Ce n’est pas lui qui a amené les populations à voter. Il a tout simplement compilé avec ses collègues. Certant d’ailleurs déchiréins os des procès-verbaux mais ils ne savaient pas que tous les résultats étaient déjà dans les ordinateurs », a-t-il déclaré, avant de révéler: « ils lui ont mis un fusil sous la tempe pour l’obliger à donner de faux résultats. » Il leur a dit: « mais si vous me tuez, qui va donner les résultats ? C’est comme cela qu’il a échappé à la mort. Après quoi, il a été exfiltré et a pu donner les résultats.»
Le Chef de l’Etat qui dit ne pas comprendre ce comportement du Fpi, a rappelé que le malheur que nous avons connu n’est pas venu de Youssouf Bakayoko. Il a donc souhaité que les uns et les autres arrêtent d’intoxiquer les populations sur cette question. S’il a rappelé que dans les autres structures, c’est le représentant du Président de la République qui est le président, ce n’est pas le cas pour la CEI.
« J’ai indiqué d’ailleurs aux autorités françaises que la Côte d’Ivoire est maintenant une démocratie. J’ai demandé au Président François Hollande de parler aux opposants puisqu’ils se disent socialistes. Dans une démocratie, il n’existe pas de commission électorale. Je n’ai plus besoin de commission électorale. La commission électorale est créée dans les pays en crise, les pays où il est nécessaire de mettre tout le monde ensemble pour palabrer. Ces élections ont été reconnues par la communauté internationale et si cela continue, je laisse de côté la commission et je demanderai au ministre de l’Intérieur d’organiser les élections », a prévenu le Président Ouattara.
Cependant, ajoutera-t-il, la Cei fera son travail. C’est pourquoi, il a appelé le Fpi à revenir pour que ce travail soit fait avec tout le monde. Ce, pour que tous les enfants de Côte d’Ivoire se parlent, se rencontrent et que tout se fasse de façon transparente.
« Il n’y aura pas de volonté de tricher de notre part. J’ai fait ce long développement pour dire que j’ai été outré d’entendre certains propos », a dit Alassane Ouattara, ajoutant que, contrairement à certains pays, il a mis en liberté ceux contre qui pesaient des soupçons. « J’ai mis la plupart de ces personnes en liberté provisoire et cette liberté n’est que provisoire », a-t-il prévenu.
Le Chef de l’Etat a terminé ses propos en demandant à tous de baisser le ton, de discuter et de faire en sorte de construire un pays moderne qui attire tout le monde pour ses performances économiques, sociales, diplomatiques et sécuritaires.