Entre ADO et Soro, la lune de miel a viré au fiel?
La lune de miel entre Ouattara et Soro ainsi que les chefs de guerre entretenue depuis septembre 2002, date de lancement de la rébellion armée pro-Ouattara, a viré au fiel depuis quelques mois. Au point où, sur la pression notamment des Etats-Unis, Ouattara a accepté de voir certains de ses proches, les ex-rebelles, prendre bientôt le chemin de la Cour pénale internationale (Cpi) pour «crimes de guerre et crimes contre l’humanité».
Selon des sources concordantes, deux patrons de l’ex-rébellion armée seraient sur la short-list tenue par Ouattara. Il s’agit du Premier ministre, Soro Kigbafori Guillaume, secrétaire général des Forces nouvelles (ex-rébellion armée), et d’Issiaka Ouattara dit Wattao, com’zone de Séguéla et commandant en second de la Garde républicaine de Côte d’Ivoire.
Si Soro comparaitra en qualité de témoin devant la Cour pénale internationale, Wattao, quant à lui, pourrait être dans le box des accusés. Cette information ne serait pas du goût de Soro ni de Wattao, encore moins de nombreux combattants de l’ex-rébellion armée restés fidèles à Soro, qui disent ne pas comprendre que seul un chef de guerre proche de Soro est dans «le collimateur de la CPI», alors que d’autres chefs de guerre tels que Koné Zakaria et Chérif Ousmane ne sont pas concernés, «pourtant, leur rôle dans les massacres des populations durant la crise postélectorale n’est pas à exclure», soutient une source qui ajoute que, pour les combattants de l’ex-rébellion proches de Soro, il s’agit «d’un complot de Ouattara» visant à «liquider» Soro et Wattao.
Assurément informé de la situation, Wattao se serait rendu à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso (ex-base arrière de la rébellion armée), pour tenter d’exprimer sa colère au «parrain» Blaise Compaoré. A-t-il réussi?
Nul ne le sait pour l’instant. Cependant, affirme une source proche du RDR, une rencontre «houleuse» dite de vérité est prévue, en mars, à Ouagadougou où Alassane Dramane Ouattara effectuera, sauf changement, une nouvelle visite «d’amitié» et de «travail».
Soro, Wattao et d’autres chefs de guerre devraient prendre part à cette rencontre avec Compaoré et Ouattara pour tenter d’enterrer «la hache de guerre».