Procès aux vaincus… et convaincus?
En Côte d’Ivoire, c’est finalement 48 heures après date prévue que les auditions d’une quinzaine de proches de l’ancien chef d’Etat Laurent Gbagbo ont commencé. C’est le président du FPI (Front Populaire Ivoirien), Pascal Affi N’Guessan, qui a ouvert le bal, le jeudi 31 mai.
Incarcéré depuis plus d’un an dans la prison de Bouna, dans le nord-est du pays, Pascal Affi N’Guessan est le premier à être entendu sur le fond du dossier parmi la quinzaine de proches de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo. Des membres du bureau du procureur du tribunal d’Abidjan Plateau se trouvent à Bouna dans le nord-est de la Côte d’Ivoire. De même que des avocats du président du FPI. Celui-ci est en effet détenu dans cette localité située près de la frontière avec le Ghana depuis plus de 13 mois.
Pascal Affi N’Guessan reste le seul pro-Gbagbo détenu dans la prison de Bouna. Son dernier co-détenu, Michel Gbagbo, le fils de l’ex-président ivoirien, a été évacué vers Abidjan depuis plusieurs semaines, pour des raisons de santé. Tous les autres co-détenus de Pascal Affi N’Guessan avaient obtenu la liberté provisoire en novembre dernier, quelques jours avant les élections législatives. Il s’agit d’un geste du pouvoir Ouattara qui n’avait pas été suffisamment convainquant aux yeux du FPI, pour décider le parti de Laurent Gbagbo à participer au scrutin. Il n’y avait aucun poids lourd parmi les 20 pro-Gbagbo en liberté provisoire.
L’audition de Pascal Affi N’Guessan devrait se poursuivre jusqu’au 9 juin. Débuteront ensuite, jusqu’à la fin octobre, les interrogatoires des autres proches de l’ex-chef d’Etat, comme le Premier ministre du gouvernement post-électoral de Laurent Gabgbo, Gilbert Aké N’Gbo, détenu à Boundiali dans le Nord ou Simone Gabgbo, l’épouse de l’ex-président ivoirien, en résidence surveillée à Odienné, dans le Nord-Ouest. Ils sont tous inculpés, notamment d’atteinte à la sûreté de l’Etat.
