« Non! Ado vous ne nous aviez pas promis cela ».
J’ai écrit en son temps plusieurs articles invitant Monsieur Laurent Gbagbo à céder le pouvoir à celui que le peuple ivoirien avait choisi.
Mais le président ivoirien est resté sourd à cet appel et ce qui devait arriver arriva sous les yeux d’un monde scandalisé par les images que nous ont restituées les télévisions : un Laurent Gbagbo mis aux arrêts comme un vulgaire malfaiteur et qui s’adressait à ses futurs geôliers pour leur dire : ‘J’espère que vous n’allez pas me tuer.’ Aujourd’hui que la victoire est acquise pour l’autre camp, il vaut mieux s’engager dans la voix des retrouvailles, la seule issue en mesure de réconcilier les Ivoiriens avec les Ivoiriens. La menace qui consiste à transférer Laurent Gbagbo à la Haye ne fera que creuser le fossé dans un pays déjà meurtri par dix ans de guerre civile.
Par ailleurs, une telle menace ne fera que durcir les positions des uns et des autres à ne pas vouloir quitter le pouvoir. De là à dire qu’il n’y aura pas de justice, il y a un pas que je me garderai de franchir. Laissons au peuple ivoirien le soin de juger Gbagbo avec toutes les garanties d’un procès juste et équitable. Surtout qu’il y a cette fameuse commission présidée par l’ancien gouverneur de la Bceao où l’on parle de réconciliation nationale. Pendant que le président El Béchir du Soudan, sous le coup d’un mandat d’arrêt international délivré par la Cpi, vaque tranquillement à ses occupations, on fait délivrer le même mandat d’arrêt à un homme qui manifestement subit la loi des vainqueurs du jour sur les vaincus.
Yalla rek mo xam
Babacar Kebe