Frontière d’hier?
Une cinquantaine de militaires guinéens occupe depuis début février un village ivoirien.
Situé à environ 15 km de la frontière guinéenne, le village de Kpéaba, dans la sous-préfecture de Sipilou, est sous occupation des soldats guinéens. Les militaires guinéens ont retiré le drapeau ivoirien pour hisser celui de la Guinée. Cette dépêche précise également que l’Ivoirien qui était le chef du village de Kpéaba a été destitué et remplacé par un Guinéen. Les FRCI (Armée ivoirienne) ont fui pour abandonner le village aux mains des soldats ennemis.
On ne peut pas comprendre qu’au moment où le pouvoir déverse un flot de gendarmes, policiers, FRCI et des forces onusiennes dans les rues de Yopougon pour réprimer un meeting de la Jeunesse du FPI (Front Populaire Ivoirien, parti de l’ex président Laurent Gbagbo), une armée étrangère annexe un village ivoirien. Au moment où les FRCI bandent les muscles et tuent des populations civiles à Afféry, les soldats guinéens chassent les FRCI et occupent un village ivoirien à l’ouest.
Pendant qu’Alassane Ouattara opte pour la guerre contre des islamistes qui occupent le nord du Mali, l’ouest de la Côte d’Ivoire, son propre pays, est occupé par une armée étrangère. Sur la question, le pouvoir ivoirien fait tristement profil bas et fait comme si tout allait bien.
En effet, selon des explications reçues, ce territoire occupé a toujours été l’objet de litige entre les présidents Sékou Touré et Houphouet-Boigny depuis les indépendances respectives de la Guinée et de la Côte d’Ivoire. Ce territoire est considéré par la Guinée comme étant le sien, mais, un certain moment, Sékou Touré a levé le pied.
L’avènement de l’historien Alpha Condé vient peut-être relancer le débat.