Tout à coup… d’état?
Les autorités ivoiriennes ont annoncé, mardi 12 juin soir, avoir déjoué un complot visant à renverser le pouvoir du président Alassane Ouattara pour le remplacer par un conseil militaire de transition.
L’affaire a été révélée à la Radio et à la Télévision d’Etat par le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko. De nombreuses zones d’ombres subsistent sur cette présumée tentative de coup d’Etat qui est attribuée à des partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo.
Selon le ministre ivoirien de l’Intérieur, le complot est l’œuvre d’officiers qui sont en exil. Le projet de coup d’Etat se préparait à Accra, au Ghana. Les conspirateurs avaient même préenregistré une déclaration qu’ils comptaient diffuser à la télévision ivoirienne.
Selon le directeur général de la Radio Télévision ivoirienne (RTI), le service des renseignements a prêté la vidéo à la chaîne publique. On y voit plusieurs hommes en treillis militaires, dont l’un lit un texte annonçant la prise du pouvoir par un conseil militaire, la dissolution de toutes les institutions de l’Etat, la suspension des activités politiques et la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes du pays. Ce complot a été déjoué au mois de mars, selon le ministre Hamed Bakayoko, avec l’arrestation, près d’Abidjan, en provenance du Ghana, de l’un des officiers impliqués dans le projet de déstabilisation.
Des civils proches de l’ex-président Laurent Gbagbo feraient aussi partie du complot. Notamment l’ancien ministre de la Défense, Moïse Lida Kouassi, arrêté au Togo et extradé en Côte d’Ivoire, la semaine dernière.
Le ministre ivoirien de l’Intérieur a laissé entendre que les attaques répétées de plusieurs villages de l’ouest du pays à partir du Liberia sont liées à ce projet de coup d’Etat. Et que les arrestations d’un certain nombre de cadres pro-Gbagbo depuis la fin de la crise post-électorale sont guidées par le souci de préserver la stabilité de la Côte d’Ivoire.