C’est CPI! C’est pas au pays!
Après le rejet de la demande de la défense, l’espoir du camp de Laurent Gbagbo s’est envolé. L’ex chef de l’Etat ivoirien, détenu à La Haye et soupçonné des crimes contre l’humanité, sera jugé à la Cour Pénale Internationale (CPI). C’est ce qu’ont indiqué les juges de cette même cour, en réponse à la demande des avocats de l’ex- président ivoirien, dénonçant l’incompétence de la CPI.
L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, avait été arrêté par la Cour pénale internationale pour les crimes commis lors de la guerre post électorale l’opposant à Ouattara, actuel président de Côte d’Ivoire.
Depuis, il se pose la question de la compétence de la Cour sur la période et les faits visés dans le mandat d’arrêt délivré à l’encontre de Laurent Gbagbo le 23 novembre 2011.
Dans une demande adressée à la Cour pénale internationale, le collectif des avocats de Laurent Gbagbo a, d’après l’organe de presse 7sur7, estimé que cette institution judiciaire internationale n’a pas qualité de se saisir de l’affaire.
Selon le collectif, la déclaration ayant conduit à la reconnaissance de la Cour par le gouvernement ivoirien, n’était pas valable pour la période pendant laquelle se sont déroulés les faits pour lesquels Laurent Gbagbo est poursuivi.
De leur côté, les juges de la Cour avaient rejeté la demande de la défense, estimant que la Cour a compétence pour les crimes allégués, y compris ceux qui ont été commis à partir du 28 novembre 2010. Selon les juges de la Chambre, la déclaration reconnaissant la compétence de la CPI, en avril 2003, était valable et ne devrait souffrir d’aucune contestation. Ils ont affirmé que ladite déclaration, signée par Bamba Mamadou, alors ministre des Affaires étrangères de Laurent Gbagbo, reconnaissait la compétence de la CPI « pour une période indéterminée« .
Par ailleurs, la défense de M. Gbagbo déclarait que l’ancien président avait subi une violation de ses droits et « des tortures et autres traitements inhumains et dégradants » lors de ses 8 mois de détention, dans le nord de la Côte d’Ivoire, avant son transfèrement à La Haye.
Laurent Gbagbo est soupçonné par la CPI d’être « co-auteur indirect » de crimes contre l’humanité commis lors des violences post-électorales de 2010-2011.
Le refus de Gbagbo de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, actuel président, avait plongé le pays dans une crise meurtrière qui avait fait 3.000 morts.
L’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, détenu à La Haye et soupçonné des crimes de contre l’humanité.