Main du lendemain?
En Côte d’Ivoire, le Front populaire ivoirien (FPI) pourrait-il entrer dans le gouvernement Ouattara? Le président ivoirien l’a lui-même laissé entendre lors d’un meeting, le mercredi 11 décembre 2013, dans la localité de Didiévi, au centre du pays dans la région du Bélier. Une annonce étonnante au moment où le FPI réclame la convocation des Etats généraux de la République.
Didiévi, c’est le lieu d’origine de l’ex-Premier ministre Jeannot Kouadiao Ahoussou, aujourd’hui ministre à la présidence chargé notamment du Dialogue politique.
C’est donc en remerciant son collaborateur que le numéro un ivoirien, sans prononcer le FPI, a dit qu’il ne considère pas les partis politiques d’opposition comme des opposants, mais «comme des frères qui vont nous rejoindre bientôt». Alassane Ouattra a donné la mission à Jeannot Kouadiao Ahoussou de les convaincre.
Cette sortie du président ivoirien a eu lieu deux jours après la rencontre entre son parti le Rassemblement des républicains de Côte d’Ivoire (RDR) et le FPI. Une rencontre au plus haut niveau, à la demande du parti de l’ex-président Laurent Gbagbo qui réclame la convocation des Etats généraux de la République.
Une idée que le président ivoirien a déjà personnellement rejetée, il y a deux semaines. Le pouvoir veut, en fait, convaincre le FPI, qui mène depuis bientôt un an des discussions directes avec le gouvernement, de rejoindre le cadre permanent du dialogue qui rassemble une dizaine de partis politiques.
Alors prochaine participation du FPI au gouvernement Ouattara? Le président ivoirien lance un ballon d’essai pour montrer sa disposition à la décrispation et asseoir ainsi la légitimité que lui contestent encore certains pro-Gbagbo, selon un connaisseur des arcanes de la politique ivoirienne.
Pour l’instant, on explique au FPI que tout cela relève plutôt de la spéculation et qu’il faudrait d’abord que tous les points d’accord déjà obtenus lors des discussions directes avec le gouvernement soient appliqués, comme le dégel des avoirs des cadres du FPI, le retour total des exilés et la libération de tous les prisonniers politiques.