Masa is back!
Les rencontres professionnelles de la 8ème édition du Marché des arts du spectacle africain (MASA) se sont ouvertes, à l’Institut français d’Abidjan sur le thème : « Les arts de la scène face aux défis du numérique« .
Frais, tonique, vivifiant, le spectacle de danse La Rue Princesse de la compagnie N’Soleh a illuminé le 4 mars le Masa (Marché des Arts du Spectacle Africain) avec cette «Rue Princesse» plus vraie que nature qui perpétue ce haut lieu des nuits abidjanaises et du coupé-décalé, rasé par le président Ouattara lors de ses premiers mois de mandat.
L’Institut français d’Abidjan devient, au fil des soirs, le haut lieu des rencontres du Masa. Chaque soir, le Théâtre de verdure accueille une nouvelle troupe venue présenter une œuvre. Et malgré les aléas de transport jusqu’à Abidjan pour les artistes et ceux de la programmation, les spectateurs sont au rendez-vous.
Ce théâtre de verdure qui est plutôt un théâtre en béton est le seul espace de spectacle dans ce haut lieu de la culture ivoirienne et sa salle de spectacle est toujours en travaux après les dégâts causés par les événements tragiques des années 2010-2011.
La jeunesse d’Abidjan
Abou Koumate, le directeur général adjoint de l’Institut français d’Abidjan a co-produit ce spectacle: «Il est important pour nous de pouvoir aider les projets artistiques dans la mesure de nos moyens. Rue Princesse est un projet que m’ont proposé les chorégraphes Massidi Adiatou et Jenny Mezile qui reflète bien les problématiques de la jeunesse d’Abidjan. »
Présenter la Rue Princesse avec tables, chaises, casiers de bière, bars avec une ambiance de boîte de nuit en plein air est une gageure. Mais la mise en scène des deux chorégraphes-metteurs en scène rend le spectacle féérique et ce qui faisait la spontanéité de la vie nocturne dans ces chaudes nuits de Yopougon fait la joie du ministre de la Culture et de l’Ambassadeur de France, présents au milieu d’une « salle » comble dans la moiteur de la nuit abidjanaise.
Une comédie féerique
Un spectacle tonique, vivifiant qui présente également les dernières tendances musicales en matière de coupé-décalé mélangées à des rythmes de hard rock et de musiques électroniques. Les corps des danseurs illustrent parfaitement les joies et le bonheur « d’enjailler ».
Entre danse contemporaine et danses urbaines inspirées du gnamagnama des nouchis des rues d’Abidjan et celles inspirées du smurf des citées françaises des années 80, on est bien loin de certains spectacles où l’expression des corps n’est que douleur et peines. Les difficultés de la journée sont oubliées dans cet univers où tout n’est que strass, paillettes et où le défi majeur est de vider chaque soir le maximum de casiers de bières.
Une comédie féerique qui finit par un show de claquettes dignes des comédies musicales des années 50 à Hollywood. Alors à quand le coupé-décalé pour gâter le coin à Hollywood ?