Qui a « cueilli » Guei?
Le redoutable commandant Séka Séka est-il le meurtrier du Général Robert Guei? Avec l’inculpation de l’ex- chef de la garde rapprochée de Simone Gbagbo et de trois autres officiers, une avancée notable vient d’être enregistrée dans l’affaire Robert Guei.
Certes, depuis son arrestation, de fortes suspicions pesaient sur celui qui, dit-on, faisait partie des escadrons de la mort entièrement dévoués au président Gbagbo et à son clan. Mais cette inculpation en bonne et due forme augure d’un jour nouveau le rôle joué dans cette triste affaire par les sbires de l’ex-président ivoirien.
Reste à présent la tenue du procès, pour qu’enfin, on l’espère, la vérité jaillisse sur ces heures sombres de l’histoire politique ivoirienne qui ont vu l’assassinat du président Guei, puis de son épouse, Rose.
Les partisans du président déchu Laurent Gbagbo crieront-ils à un acharnement judiciaire exclusivement dirigé contre les perdants de la crise post-électorale? Surtout que de l’autre côté de la frontière, au Ghana, un autre cacique du régime défunt est lui aussi dans les serres de la justice. Justin Katinan Koné, ex-porte-parole de Gbagbo, s’est vu en effet «coller» une autre accusation, celle d’assassinat. Les nuages de la justice s’assombrissent donc sur les pro-Gbagbo.
Mais faut-il pour autant invoquer uniquement la justice des vainqueurs comme ligne de défense, comme le font actuellement les pro-Gbagbo? On commence à croire qu’il y a comme un refus obstiné chez eux d’assumer leur part de responsabilité dans les dérives survenues en Côte d’Ivoire depuis 2000.
Pour mettre fin à toutes ces supputations, la justice ivoirienne doit travailler à montrer qu’elle est impartiale et que nul ne jouira d’une quelconque impunité. Il y va de sa crédibilité.