La Reine de l’Afro-zouk s’exprime sur sa musique, la crise en Côte d’Ivoire et ses projets.
Monique Séka a fait irruption sur la scène musicale ivoirienne et panafricaine en 1982. En presque 30 ans de carrière, l’artiste ivoirienne a marqué les mélomanes du continent et de la diaspora avec sa musique et elle n’est pas prête à quitter la scène.
Absente pour un bout de temps sur la scène du show-biz d’Abidjan, à cause de la longue crise en Côte d’Ivoire, Monique Séka, depuis Lyon où elle vit, confesse que « bien évidemment, la crise vécue au pays m’a totalement bouleversée. Je n’aurais jamais imaginé que le peuple ivoirien puisse vivre une telle tragédie. Quand je pense à tous nos frères qui sont partis tragiquement, il m’est difficile de réaliser que cela s’est passé dans le même pays où j’ai grandi, où j’ai partagé mes joies et mes rêves avec les autres« .
La ‘Queen of Zouk’ prépare son prochain album qui devrait voir le jour en 2012.
« Comme toujours, je ne me presse pas, vu que j’ai toujours été exigeante avec moi-même. J’ai déjà de nombreuses compositions à finaliser, que j’ai travaillées en studio à Los Angeles, Paris et Douala. J’envisage une couleur musicale plus fusionnelle, sans délaisser l’afro-zouk qui fait partie de moi », rassure l’artiste qui dit travailler, toujours entourée de « ma fidèle équipe de réalisateurs pour la production, avec de nouveaux arrangeurs et musiciens et ingénieurs du son. Vous verrez« .
Monique Séka révèle que son meilleur souvenir est sans conteste la période de l’enregistrement de « Okaman », qui « célèbrait mon retour, après 6 années d’absence. A l’époque, j’avais confié la production à Dominique Richard, mon homme sûr depuis près de 20 ans (Ndlr : son époux). Une bonne ambiance régnait dans les studios. Les résultats ont été au-delà de nos espérances: l’album s’est très bien vendu. Plus de 80 000 CD vendus et près de 200 000 cassettes ont été écoulés officiellement. Et le titre « Okaman » a été classé 5e au top mondial des musiques francophes en juillet 1995« .
la star internationale ivoirienne du reggae, Alpha Blondy, lui a fait appel pour l’aider à organiser la Caravane de la paix, sur demande du Chef de l’Etat, en décembre prochain.
« Si ce projet doit avoir lieu, et cette caravane de la paix doit avoir lieu et se doit de prôner le pardon et la réconciliation auprès de nos parents dans toute la Côte d’Ivoire, je serai contente d’y participer.
Je remercie le grand frère Alpha Blondy d’avoir pensé à moi. Et je prie pour que cette caravane puisse redonner espoir à tous les Ivoiriens« .
Il fut un temps où l’on avait du mal à faire la différence entre les oeuvres de Joelle C, Mathé et Monique Séka. Selon Monique Séka, le fait est que « en tant que femmes d’une même culture, il n’est pas surprenant d’être influencées par l’air du temps, qui était rythmé par les arrangements du grand Manu Lima. Pour ma part, cela a été un honneur que d’autres artistes enrichissent avec nous cette belle page de la musique africaine qui est l’afro-zouk ».
Le plus grand rêve de Monique Séka aujourd’hui? Celui d’oeuvrer dans l’aide humanitaire. Je compte mettre sur pied une fondation pour aider les plus démunis.
« Plus que jamais, je suis mobilisée pour la femme et l’enfance, pour l’avenir de mon pays et pour les enjeux majeurs du développement de l’Afrique. Je compte sur nos autorités pour m’aider à réaliser ce rêve pour lequel j’ai déjà posé la première pierre et pas seulement« , confie la diva ivoirienne de l’afro-zouk.
Milton Kwami