La CPI se paye sur ces pays?
L’organisation panafricaine vient d’annoncer une réunion extraordinaire sur la question.
L’Union africaine (UA) a annoncé un sommet extraordinaire, le 13 octobre prochain, pour protester contre les procès des dirigeants kenyans ouverts à la Cour Pénale Internationale (CPI).
Plusieurs sources ont fait état d’une lettre adressée par les dirigeants africains à la CPI, qui explique que la présence du vice-président kényan William Ruto à son procès à La Haye va «désavantager le Kenya», sans donner d’autres détails au sujet de cette correspondance. Par contre, il semble déjà clair que la rencontre prévue à Addis-Abeba permettra à chacun des 43 pays signataires du Statut de Rome de dire s’ils souhaitent ou non se retirer de ce traité fondateur de la CPI.
Toutefois, ce «sera une décision prise par chaque Etat individuellement» précise le vice-président de la Commission de l’UA, Erastus Mwencha.
Cette annonce survient après les récriminations déjà formulées par l’UA en mai dernier contre cette instance. L’organisation panafricaine avait accusé la CPI de «chasser» des dirigeants africains et d’ignorer les atrocités commises ailleurs.
Le Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn, avait alors assuré que «les dirigeants africains ne comprennent pas les poursuites contre le président kényan Uhuru Kenyatta et son vice-président». Les deux dirigeants sont inculpés depuis janvier 2012 pour des crimes contre l’humanité commis durant les violences post-électorales de décembre 2007 au Kenya, qui avaient fait plus de 1 000 morts et des centaines de milliers de déplacés.
Depuis son entrée en fonction en 2003, la CPI a ouvert des enquêtes dans 8 pays, tous africains, notamment la RDC, l’Ouganda, le Darfour, le Soudan, la RCA, le Kenya, la Libye, la Côte d’Ivoire et le Mali.