Du tripatouillage de la Constitution au chipage de la révolution?
Un goût d’inachevé. Tel est le sentiment que laisse l’insurrection populaire du 30 octobre 2014 à l’issue de laquelle la rue a fait plier le régime de Blaise Compaoré.
Un goût d’inachevé. Tel est le sentiment que laisse l’insurrection populaire du 30 octobre 2014 à l’issue de laquelle la rue a fait plier le régime de Blaise Compaoré. Mais si «l’homme fort de Ouagadougou» a fini par s’exiler à Yamoussoukro en Côte d’Ivoire, son ombre plane toujours sur l’équation de la transition politique dans laquelle son pays doit s’engager pour recouvrer la fonctionnalité de ses institutions.
L’inconnue de cette transition rendue difficile depuis que des «hommes en treillis» ont fait irruption dans la prise de pouvoir, c’est justement le lien que les populations établissent légitimement entre le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida et son ancien patron Blaise Compaoré. Même si le chef d’Etat major des armées, le général de division Honoré Traoré a renoncé au pouvoir au profit du numéro 2 du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), cela ne rassure guère les «acteurs» de la «révolution populaire».
Ce n’est pas peut-être pas un retour à la case-départ, mais cette tournure des jours d’après le long règne des 27 ans de Blaise Compaoré est la preuve qu’on ne renverse pas aussi facilement un dinosaure. Même si la leçon de démocratie magistralement donnée au monde entier par les Burkinabè garde toute sa saveur dans une Afrique en déficit de respect de la souveraineté des peuples, force est de constater qu’une nouvelle page de l’histoire politique a du mal à s’écrire dans la sérénité.