Du foot aux affaires: Didier Drogba, l’ex capitaine de la génération dorée ivoirienne, se lance dans la mode, plus précisément les chaussures de luxe. Après avoir annoncé sa retraite pour 2018, l’international ivoirien Didier Drogba a lancé sa marque de chaussures de luxe avec une première collection de snickers pour homme « made in Italy ». Une marque qu’il a lancé avec son « petit frère » Jordan.
Nouvelle vie pour Didier Drogba. Après l’annonce du retrait des compétitions à la fin de la saison prochaine, l’ancien attaquant de Chelsea a déclaré qu’il produira des chaussures de sport haute gamme en Italie. L’Ivoirien a lancé la nouvelle marque JAD, avec son ami et designer canadien Jordan Alexander. Ils ont tous les deux choisi Montegranaro, une petite ville italienne de la province de Fermo, dans la région des Marches, comme site de la production des chaussures, qui seront vendues dans certains des magasins les plus célèbres du monde à Londres, New York, Miami et Montréal.
«Une petite ville, renommée pour le haut niveau de l’artisanat de la chaussure». C’est ainsi qu’est définie la ville de Montegranaro, à deux pas de Sant’Elpidio a Mare, siège des chaussures Tod’s de la famille Della Valle.
Déjà actionnaire de son club actuel, le Phoenix Rising, Drogba a décidé de se lancer aussi dans la mode, grâce à la collaboration avec Alexander. Ils visent le marché du luxe à travers la production de chaussures qui représentent «la véritable expression du patrimoine du design italien, inspiré à la course avec particulière attention au design agressif et au profil élégant».
«Ce jour est un jour spécial pour moi. Je suis très excité de lancer ma nouvelle marque de chaussures de luxe en collaboration avec mon petit frère Jordan», a déclaré l’attaquant, né en 1978 et auteur de près de 300 buts dans sa carrière, en France, Angleterre, Turquie et États-Unis. Un nouveau défi pour Drogba, prêt à raccrocher les crampons et à assumer le rôle d’entrepreneur.
A noter qu’en Côte d’Ivoire, Didier Drogba détient 10% des actions de la mine d’or d’Ity, quote-parts reprises à l’Etat ivoirien.
A Montegranaro, voici donc la petite entreprise qui fabrique les chaussures de Drogba. D’un côté, il y a un géant du football mondial, Didier Drogba, aujourd’hui attaquant de Phoenix Rising, et champion acclamé et recordman avec le maillot de Chelsea en Angleterre; de l’autre, il y a une micro-entreprise de fabrication de chaussures, Emac Moreno Ciccioli: 6 seuls employés, pratiquement tous parentés, qui vante l’artisanalité et le savoir-faire des vraies chaussures « made in Italy » qui sont l’orgueil et le lustre du district de la chaussure de la province de Fermo.
«Nous sommes petits, une entreprise de six personnes, toutes de la famille, avec l’usine en bas de la maison», explique Ciccioli. «Nous produisons une centaine de paires de chaussures par jour pour notre ligne « Alberto Ciccioli » destinée à la Russie et pour Baldinini. Et maintenant pour JAD aussi. Nous en sommes fiers».
Moreno Ciccioli (40 ans) a fondé l’Emac, il y a trois ans. Marié père de deux enfants, Cesare et Maria, il vit avec l’enthousiasme légitime d’un artisan rampant, cette occasion qui lui est tombée dessus presque par hasard.
De la rencontre entre l’ivoirien Didier Drogba et le montegranarais Ciccioli, à laquelle a fait de trait d’union le jeune canadien Alexander Jordan (ce que le monde est petit!) que l’artisan avait connu par hasard, est née la ligne de sneakers de luxe JAD (acronyme de « Jordan Alexander Didier Drogba ») qui, quelques semaines après la première sortie, dans l’un des plus grands magasins de Londres, Selfridges, et grâce à la curiosité médiatique qui entoure Didier Drogba, a connu un battage incroyable.
«Quand on lui a proposé le projet, Didier s’est enthousiasmé. La rencontre avec Jordan a été tout à fait fortuite et est advenue par le biais d’un ami commun, mais je crois que c’était le destin. Ce jeune avait l’intention de produire des sneakers. On s’est mis à y bosser il y a trois ans, pensant impliquer quelque personnage célèbre ami partageant et désireux de s’approprier du projet», explique Moreno Ciccioli.
Et le désigné était Drogba: «Didier était enthousiaste à notre idée, il y a réfléchi un peu et nous a donné le feu vert pour aller de l’avant. Il l’a fait car il croit au projet, il croit en nous», déclare Ciccioli.
Il y a eu plusieurs rencontres entre l’artisan et le footballeur qui a promis qu’il viendrait à Montegranaro où il n’a encore jamais mis les pieds.
«Il est sympa, très cool, généreux, surtout envers les gens de son pays pour aider lesquelles il a créé une importante fondation, et mène d’autres initiatives qu’il pourra mieux suivre lorsqu’il arrêtera de jouer», souligne encore Ciccioli qui rappele le frisson de la première rencontre avec Didier Drogba.
C’était dans une prestigieuse salle d’exposition à Londres: «Dès qu’il est entré, cet immeuble a remué tellement était l’euphorie et l’enthousiasme qu’il a suscité chez les gens qui se le sont retrouvés devant. Pour les Anglais, c’est vraiment un mythe. Nous avons déjeuné ensemble dans un restaurant où vont les joueurs de Chelsea, et de là, encore des célébrations, des accolades, un accueil extraordinaire pour lui».
Une fois les accords définis, la machine organisationnelle a sérieusement pris le démarrage. Tandis que dans la petite entreprise de Montegrano, le travail de la famille Ciccioli continuait, Drogba et son entourage pensaient à la promotion. Selon bien sûr leurs standards, contactant des amis comme Pogba, Drake, Beckham, Neymar, qui ont pu porter les sneakers griffés JAD.
«Ce projet le botte tellement qu’il veut le porter au top», confie Moreno Ciccioli.
Ce n’est pas pour rien que sont déjà à l’étude les accessoires et, qui sait, une ligne dames.
Après la première livraison d’environ 200 paires à Londres, «ils nous ont demandé un autre assortiment», raconte Moreno Ciccioli qui entre-temps avait créé un mini-échantillon exclusif pour Drogba: 13 paires JAD, une pour chaque couleur choisie par le champion.