Il y a 15.000 étrangers disparus et qui ne sont plus jamais retrouvés.
Le Bureau du Commissaire extraordinaire du Gouvernement pour les personnes disparues, a été institué en 2007, auprès du Ministère de l’Intérieur. Avec trois tâches principales: «Contrôler et analyser les données, coordonner les activités concernant les disparus avec des tables techniques et des lignes guides, maintenir les contacts avec les familles», explique à Stranieriinitalia.it le Préfet Michele Penta, qui dirige le Bureau, depuis l’été dernier.
Ces 15.000 cas semblent énormes par rapport aux 10.000 disparus italiens, mais il faut considérer que souvent ça ne vient pas de dénonces faites par les parents et amis mais par les signalisations de la police, dans la chasse aux clandestins.
■ Une bonne partie des adultes recensés sont arrivés irrégulièrement en Italie (par exemple: débarquement en Sicile…) et ont été détenus dans les centres d’accueil ou d’expulsion.
«Quand les termes de détention expirent avant le rapatriement, ils font perdre leurs traces et entrent dans la liste des disparus», dit Penta.
■ Il y a ensuite les « doubles », c’est-à-dire ceux qui, surpris une nouvelle fois en Italie, donnent un nom différent avant d’éviter une autre fois d’être rapatriés.
■ Les mineurs disparus sont 9.000 mais ils pas tous forcément victimes des trafiquants.
«Il y a des cas d’enlèvements par un des parents, qui augmentent avec la diffusion des couples mixtes» raconte le Préfet Penta.
Les journaux écrivent souvent des histoires du genre: mère italienne ou papa étranger qui, quand le mariage saute, rentre dans son pays avec l’enfant.
■ Nombreux sont les mineurs étrangers non accompagnés. Trouvés par la police, ils sont confiés à des structures d’accueil (maisons familles…) mais beaucoup disparaissent quelques jours après.
Il s’agit donc d’éloignements volontaires pouvant aboutir à des situations dramatiques dans les rackets de prostitution et mendiants.
■ Il y a aussi 800 cadavres non identifiés celant tant d’histoires tragiques comme la centaine dans les mers et plages de la Sicile
«Dans ces cas, l’identification est presque impossible. Aucune dénonce, aucun parent avec lequel confronter l’ADN», hausse les bras le Préfet Penta.
Le gros des étrangers disparus sont des irréguliers faisant perdre leurs traces et des cadavres sans nom. Peu de dénonces classiques, genre personnes qui sortent un jour et ne reviennent plus.
«Dans nos fascicules, nous avons quelque roumain, quelque demande présentée par les parents dans les pays d’origine à nos consulats, mais les dénonces de disparition des immigrés sont vraiment rares, résiduelles», conclut le Préfet Michele Penta.
Elvio Pasca