Virer le virus!
Trente ans après la première chanson «Do They Know It’s Christmas?» destinée lutter à l’époque contre la famine en Ethiopie, les stars de Band Aid se mobilise de nouveau, cette fois contre le virus Ebola.
Trente ans après la première chanson «Do They Know It’s Christmas?» destinée lutter à l’époque contre la famine en Ethiopie, les stars de Band Aid se mobilise de nouveau, cette fois contre le virus Ebola. Le chanteur Bob Geldof a réuni une trentaine de vedettes du rock et de la pop britannique à Londres pour enregistrer une nouvelle version en un temps record.
Comme à chaque fois que Bob Geldof ressucite Band Aid, on trouve un mélange de stars montantes ou déjà établies depuis longtemps, comme Bono du groupe U2 qui était déjà présent en 1984, Sinead O’Connor, Seal ou les groupes One Direction, Bastille, Cold Play ou encore Underworld…
Toutes ces vedettes de premier plan ont laissé tout ce qu’elles étaient en train de faire; tournées, émissions, albums pour venir s’enfermer dans un studio londonien et enregistrer cette chanson en une seule journée.
Tout s’est organisé très vite: Bob Geldof a annoncé début novembre seulement son intention de commercialiser une nouvelle version de cette chanson, elle a été enregistrée dès samedi 15 novembre et son clip diffusé pour la 1ère fois le dimanche dans la foulée, lors de l’émission de TV «The X-Factor»…
Charity Business? Le titre a permis de lever plus d’un million d’euros en 4 minutes lors de sa première diffusion et, sur iTunes, le single occupe déjà la tête du classement des téléchargements et pourrait devenir n°1 des ventes dès le week-end prochain… Le single, disponible pour 1,20 euro, va être commercialisé en CD dans 3 semaines pour 5 euros et n’apparaîtra pas sur les sites de streaming avant l’année prochaine.
Et pourtant, c’est pratiquement toujours la même chanson depuis que Sting, Paul McCartney ou George Michael l’ont interprétée il y a 30 ans. Souvenez-vous: Bob Geldof a juste réécrit quelques lignes en les adaptant aux ravages causés en Afrique de l’Ouest par le virus Ebola. A tous ceux qui trouvent la chanson «banale et paternaliste», le chanteur a déjà répondu: «peu importe si vous n’aimez pas le morceau, les artistes ou si l’enregistrement n’est pas très bon».
Une manière «glamour» d’inciter les gens et notamment les plus jeunes à se mobiliser et faire un don, même si la mise en scène d’une victime d’Ebola au début du clip est questionnable.
Sous son air fatigué et hirsute, l’artiste fait preuve d’une détermination à toute épreuve et surtout d’un charisme qui lui permet de mobiliser beaucoup de monde, que ce soit dans le milieu artistique ou politique. Le compositeur dit d’ailleurs avoir répondu à une demande des Nations Unies pour lever des fonds supplémentaires contre l’épidémie qui a fait plus de 5.000 morts.
Bob Geldof critique le manque de mobilisation internationale et le peu d’empressement des pays qui s’étaient engagés à dégager des fonds depuis la réunion de Londres début octobre… Mais l’artiste est lui aussi critiqué, certains lui reprochent de perpétuer le cliché de l’occidental sauveur de l’Afrique.
(Vidéo: https://www.youtube.com/watch?v=-w7jyVHocTk)