Virer le virus!
Depuis le début de l’épidémie au Liberia, près de 5.000 enfants ont perdu au moins un de leurs parents. L’UNICEF (Institution des Nations Unies pour l’Enfance) et le gouvernement ont mis en place des structures pour les accueillir dans l’attente de leur trouver une famille d’accueil. A l’Interim Care Center à Monrovia, depuis septembre, les orphelins à risque étaient placés en quarantaine.
Depuis le début de l’épidémie au Liberia, près de 5 000 enfants ont perdu au moins un de leurs parents. L’UNICEF (Institution des Nations Unies pour l’Enfance) et le gouvernement ont mis en place des structures pour les accueillir dans l’attente de leur trouver une famille d’accueil. A l’Interim Care Center à Monrovia, depuis septembre, les orphelins à risque étaient placés en quarantaine. Le centre est aujourd’hui vide. Mais les ouvriers rénovent les lieux, en cas de nouvelle arrivée. Decontee Davis, 23 ans, a vaincu Ebola en août dernier. Elle fait partie des 25 survivants formés par l’Unicef pour s’occuper des enfants. Pour elle c’est une revanche sur la vie.
«Les voisins avaient peur de mon fils, raconte-t-elle. Ils ont retiré leurs enfants du quartier. Et ceux qui sont restés refusaient de jouer avec lui. Je me demandais comment il allait survivre alors que j’étais à l’hôpital. Heureusement il avait sa grand-mère. Mais qu’en est-il de ceux qui n’ont plus personne? Alors j’ai décidé de m’engager pour qu’une telle chose n’arrive pas aux autres, pour leur apporter de l’amour et de l’attention. La stigmatisation c’est cruel. Une personne seule ne peut pas combattre Ebola. La communauté doit être soudée et s’entraider».
54 enfants ont été accueillis dans ce centre dans une ambiance heureuse et sécurisée, avec contrôle de température, jouets individuels et vêtements régulièrement brûlés.
«L’ambiance était pleine de joie, se souvient Decontee Davis. Et de bruit aussi ! Mais parfois certains se sentaient très déprimés. En tout cas tout ça m’a gardé l’esprit occupé. Sans penser à ce qui s’était passé dans ma famille».
Aujourd’hui les cris des enfants ont disparu. Et pour Decontee Davis, c’est une bonne nouvelle. «C’était très dur de les laisser partir, explique-t-elle. Chaque fois ils pleuraient et je pleurais avec eux. Mais il faut les laisser, c’est pour leur bien. Ça veut dire qu’ils ont survécu et qu’ils ont un avenir. Ils me manquent, mais je suis heureuse que ce soit vide. Ça veut dire qu’Ebola est en train de s’en aller».