Virer le virus!
Un consortium international sans précédent a été créé afin d’accélérer des essais multi-sites collaboratifs sur le candidat-vaccin contre le virus Ebola. Ces essais porteront, dans une première phase, sur 60 bénévoles sains, tandis que ceux prévus en Gambie et au Mali, dans la seconde phase, impliqueront chacune 40 personnes.
Un consortium international sans précédent a été créé afin d’accélérer des essais multi-sites collaboratifs sur le candidat-vaccin contre le virus Ebola. Ces essais porteront, dans une première phase, sur 60 bénévoles sains, tandis que ceux prévus en Gambie et au Mali, dans la seconde phase, impliqueront chacune 40 personnes. Dès septembre, un candidat-vaccin contre le virus Ebola pourrait être testé sur des volontaires sains au Royaume-Uni, en Gambie et au Mali dans le cadre d’une série d’essais d’innocuité menés sur des vaccins potentiels visant à prévenir la maladie qui a déjà tué plus de 1 400 personnes au cours de la flambée qui sévit actuellement en Afrique de l’Ouest.
Les essais menés chez l’homme sur ce candidat-vaccin, conjointement développé par les Instituts américains de la santé (US National Institutes of Health ou NIH) et GlaxoSmithKline, seront accélérés. Ce, grâce au financement d’un consortium international en réponse à l’épidémie d’Ebola que l’Oms a récemment déclarée comme une urgence de santé publique de portée internationale.
Une subvention d’environ 2,3 milliards CFA, qui aurait été accordée par le Wellcome Trust, le Conseil de la recherche médicale (MedicalResearch Council ou Mrc) et le Département pour le développement international (Dfid) britannique, permettra à une équipe dirigée par le professeur Adrian Hill de l’Institut Jenner de l’Université d’Oxford de commencer des essais d’innocuité sur le vaccin tandis que des essais similaires seront menés aux Etats-Unis sous l’égide de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (Niaid, qui fait partie des Nih).
La phase 1 des essais commencera dès que les autorisations éthiques et réglementaires auront été reçues. Les demandes à cet égard feront l’objet d’un examen accéléré. Si les autorisations sont accordées, les équipes de recherche du Royaume-Uni pourraient commencer à vacciner les sujets bénévoles, dès la mi-septembre.
Le financement du consortium permettra également a Gsk de commencer à fabriquer jusqu’à environ 10.000 doses supplémentaires de vaccin pendant le déroulement des premiers essais cliniques, afin que si ceux-ci s’avèrent concluants, les stocks puissent être mis à disposition de l’Oms immédiatement par Gsk. Ce qui permet ainsi de créer un programme de vaccination d’urgence destiné aux communautés à risque élevé, ajoute la même source.
80 volontaires prévus en Gambie et au Mali
Si les premiers volontaires vaccinés au cours de l’étude menée par Oxford montrent une bonne réponse et qu’aucun effet adverse n’est observé, l’essai sera étendu aux bénévoles de l’Unité du Mrc en Gambie, après approbation des autorités compétentes.
C’est alors que commencera à Bamako, au Mali, la 2ème phase ouest-africaine de l’étude, dirigée par le professeur Myron M. Levine du Centre pour le développement des vaccins de la Faculté de médecine de l’Université du Maryland et par le professeur Samba Sow du Centre pour le développement des vaccins au Mali (une initiative commune de la Faculté de médecine de l’Université du Maryland et du ministère de la Santé malien).
L’étude d’Oxford impliquera 60 bénévoles sains, tandis que celles de Gambie et du Mali en impliqueront chacune 40. Chaque ensemble de volontaires sera réparti en groupes de 20 personnes qui recevront différentes doses de vaccin afin que les chercheurs puissent évaluer la meilleure dose à utiliser en termes d’innocuité et d’activité.
Le Niaid, (National Institute of Allergy and Infectious Disease) est en train de tester ce même vaccin aux Etats-Unis, en plus d’un vaccin connexe conçu pour protéger contre deux espèces du virus Ebola (Ebola Zaïre et Ebola Soudan).
Cette approche collaborative, comprenant plusieurs essais, aidera à assurer les progrès les plus rapides possibles afin de déterminer la meilleure approche à adopter quant à ce candidat-vaccin et à sa délivrance.
L’ajout des bras d’Afrique de l’Ouest assurera également que les études tiennent compte des différences existant entre les populations européennes et africaines de l’Ouest qui sont susceptibles d’affecter l’innocuité du vaccin ou la réponse immunitaire.
On espère que la phase 1 des essais pourrait se terminer, d’ici à fin 2014, après quoi le déploiement du vaccin pourrait être accéléré s’il s’avérait sûr et immunogène.