Le gouvernement canadien investit 9,8 milliards pour la recherche en Afrique.
Le Centre de recherches pour le développement international, basé à Dakar, soutient le projet de création de l’Institut pan-africain des sciences mathématiques (AIMS) afin de former les élites scientifiques du continent.
Ouvert à la rentrée 2011, l’AIMS accueille cette année 36 étudiants originaires de toute l’Afrique. L’Institut, dédié à l’enseignement et à la recherche, ambitionne de former les élites scientifiques de la région. es élèvesL, choisis parmi les meilleurs du continent, bénéficieront d’une bourse qui assurera leur prise en charge complète.
« Des professeurs du monde entier, notamment des Médailles Fields, l’équivalent du Prix Nobel pour les mathématiques, donneront des cours à l’Aims de Dakar« , s’enthousiasme lIsabelle Bourgeault-Tassé, conseillère en communication au Centre de recherches pour le développement international (CRDI) de Dakar.
Le CRDI a décidé d’investir dans l’Institut, car « c’est un projet ambitieux, qui correspond totalement à notre mission d’aide en faveur des pays en voie de développement« , poursuit la jeune femme.
Crée par le Parlement du Canada en 1970, le CRDI croit en l’utilisation par les pays en développement des sciences et de la technologie, pour trouver des solutions face aux problèmes sociaux, économiques ou encore environnementaux.
Basé à Ottawa, au Canada, le CRDI dispose de 6 bureaux régionaux, dont trois en Afrique: Nairobi, Le Caire et Dakar. Le Centre cherche en particulier « à renforcer la recherche locale, souligne la représentante. A l’Aims, les étudiants seront formés pour travailler dans leur propre pays. Nous ne voulons pas les former pour qu’ils partent ailleurs. Ce sont des jeunes qui ont une vision pour l’Afrique« .
Financée par des fonds publics et privés, l’AIMS compte parmi ses principaux donateurs le CRDI canadien, mais aussi l’Angleterre, la France, qui a fait don du terrain sur les installations de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), la compagnie américaine Google, et la compagnie allemande Q-cells.
A l’origine de l’AIMS, un homme : Neil Turok. Le chercheur est né à Johannesburg, en Afrique du Sud, en 1958. Rapidement, il suit les pas de ses parents, Mary et Ben Turok, activistes anti-apartheid du futur Congrès national africain (ANC).
Etudiant, il part au Canada, où il devient un brillant chercheur. De retour au pays, il se rend dans les townships où il est frappé par la situation des Noirs. L’envie d’aider les Noirs de l’Afrique du Sud, post-apartheid, le pousse à donner des cours dans sa spécialité, les mathématiques.
Ainsi, sur les conseils de son père, Neil Turok ouvre le premier Institut pan-africain pour les sciences mathématiques en Afrique du Sud, dans les locaux de la maison familiale, en 2003.
Son but: aider les Africains brillants qui n’ont pas de moyens suffisants. Cette première initiative est couronnée de succès. Une autre suit, au Nigeria puis, cette année, à Dakar.