Même après Moubarak, ça craque la baraque?
En Egypte, des violences ont fait au moins 73 morts, le 1er février, après un match de football à Port-Saïd (nord). Ce bilan, encore provisoire, fait état également de près d’un millier de blessés.
Les heurts ont commencé après le coup de sifflet final du match qui opposait les deux équipes égyptiennes Al-Masry et Al-Ahly à la 17e journée du championnat national.
Le vice-ministre égyptien de la Santé parle de la «plus grande catastrophe de l’histoire du football égyptien». Le dernier bilan fait état de 73 morts et d’un millier de blessés. Un bilan qui pourrait encore être revu à la hausse. La situation reste encore très confuse.
Dès la fin du match, les supporteurs de l’équipe gagnante Al-Masry (3 buts à 1) ont investi le terrain de foot. Ils ont commencé à lancer des pierres, des bouteilles et des fusées contre leurs rivaux de l’équipe d’Al-Ahly, l’un des meilleurs clubs d’Egypte.
Parmi les morts, il n’y aurait non seulement des supporters, mais aussi des policiers. Des policiers, qui sont accusés sur des blogs égyptiens d’avoir été incapables de stopper les violences. Bien au contraire: ils auraient retiré les barrières entre les groupes rivaux, ce qui a apparemment empiré les affrontements.
L’armée égyptienne a envoyé des hélicoptères pour évacuer les joueurs restés bloqués dans les vestiaires.
Le Parlement se réunira en séance extraordinaire pour évoquer ces violences.
Entre-temps, la Fédération égyptienne de football a suspendu le championnat.
Et les Frères musulmans, eux, accusent les partisans de Moubarak d’être à l’origine de ces violences.
«Les événements de Port-Saïd ont été planifiés et sont un message des partisans de l’ancien régime», peut-on lire sur le site internet du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), la formation politique des Frères musulmans.