Fin de coma…ndant!
L’ancien président égyptien, Hosni Moubarak, est tombé dans le coma. Il serait entre la vie et la mort. L’homme qui a régné pendant près de 30 ans sans partage au pays des Pharaons, serait atteint d’une attaque cérébrale qui l’aurait plongé dans «une mort clinique».
Les spécialistes de la santé diront que l’ancien président mène actuellement une vie végétative à l’instar de Ariel Sharon, du nom de cet ancien Premier ministre israélien. «La gloire, s’écriait si ingénieusement l’écrivain français Honoré de Balzac, est le soleil des morts».
Ceci pour dire à la suite de l’Ecclésiaste que tout n’est que vanité ici-bas. Car tous les hommes, riches comme pauvres, puissants comme faibles, sont mortels. C’est une loi implacable de la nature qu’aucun dignitaire ne peut changer.
Aujourd’hui, on est, demain on n’est plus, si fait que la gloire que l’on aura tant recherchée durant toute notre vie passe systématiquement à notre nom.
C’est l’alchimie de la vie, dit-on. Car, à la vérité, qui aurait cru qu’un Moubarak, jadis tout-puissant dont les ordres ne souffraient d’aucune remise en cause, serait aujourd’hui réduit à sa plus simple expression d’être humain?
C’est le déclin d’un homme qui aura connu le bonheur, la gloire et les grandeurs, mais qui, malheureusement, aura terminé sa vie dans la misère morale. C’est, dit-on, vraisemblablement le sort réservé à tous ceux qui refusent de quitter les choses avant qu’elles ne les quittent.
Une triste fin pour un raïs qui, quoique l’on dise, aura aussi apporté sa touche à l’édification d’une Egypte, généralement présentée comme le foyer de la civilisation africaine.
L’homme a sans doute réalisé des exploits qu’il convient de reconnaître puisqu’il a hissé son pays au rang de puissance économique dans le septentrion de l’Afrique.
Son seul et grand péché, qui retient malheureusement le plus d’attention, est que le successeur de Sadate avait fait de son pays un Etat policier où on ne pouvait jamais ouvrir la bouche sans courir le risque d’être bâillonné ou gargoté. C’est du reste cette férocité que l’on appelle dictature qui a fini par décider le peuple égyptien à prendre ses responsabilités.
La suite, on la connaît. Politiquement enterré, physiquement diminué et psychologiquement atteint, Moubarak ne demandait qu’une seule chose : aller ad patres pour éviter l’humiliation.
Devenu grabataire, il a été, tel un malpropre, trainé sur une civière devant les tribunaux qui, sans aller avec le dos de la cuillère, l’ont condamné à perpétuité.
Ce qui fait dire à certains que le pouvoir constitue parfois une véritable drogue pour bien des chefs d’Etat africains. Tant qu’ils sont aux commandes, ils font miroiter une santé de fer, mais une fois dans l’anonymat, ils deviennent valétudinaires.