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EGYPTE: Paris veut éviter la guerre civile, Ankara veut une réunion de l’ONU

Guerre « incivile »!

La dispersion sanglante des manifestants qui réclamaient au Caire le retour de M. Morsi, issu des rangs des Frères musulmans, et les violences dans le reste de l’Egypte ont fait mercredi au moins 525 morts, dont 482 civils, selon un nouveau bilan officiel. 

altLe président français François Hollande a convoqué à l’Elysée l’ambassadeur d’Egypte à Paris, Mohamed Kamal, pour lui dire que « tout doit être mis en oeuvre pour éviter la guerre civile » dans son pays. 

« La libération de prisonniers, dans le respect des procédures judiciaires en cours, pourrait constituer un premier pas vers la reprise de pourparlers« , selon un communiqué de l’Elysée, qui plaide pour une « solution politique« , souhaitant que « des élections soient organisées dans les meilleurs délais« . 

Les ambassadeurs d’Egypte à Berlin, Londres et Rome ont également été convoqués, mais pas par des chefs d’Etat ou de gouvernement. 

Un haut responsable du Foreign Office a « condamné l’usage de la force pour disperser les manifestations et demandé aux autorités égyptiennes d’agir avec la plus grande retenue« . 

A Rome, c’est la ministre des Affaires étrangères Emma Bonino qui doit recevoir jeudi après-midi l’ambassadeur d’Egypte. 

Pour sa part, le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Catherine Ashton, a réclamé mercredi la levée de l’état d’urgence « dès que possible« . 

La situation en Egypte présente « toutes les caractéristiques d’un coup d’Etat militaire« , a, quant à elle, déclaré la Norvège, flirtant ainsi avec un vocabulaire que les Occidentaux évitent soigneusement, contrairement à la Turquie, pays à cheval entre l’Europe et le Proche-Orient qui a vivement réagi aux troubles dans le pays arabe le plus peuplé (82 millions d’habitants). 

« Le Conseil de sécurité des Nations unies doit rapidement se réunir pour discuter de la situation en Egypte« , a déclaré devant la presse le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, chef du parti de la Justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), qui a dès le début qualifié de « coup d’Etat » la destitution par l’armée du président Morsi. 

« J’en appelle aux pays Occidentaux : vous n’avez rien dit à Gaza, en Palestine, en Syrie où plus de 100.000 personnes ont été tuées (….) Vous n’avez rien dit et vous ne dites rien en Egypte. Comment alors pourrez-vous parler à ce stade de la démocratie, de la liberté et des droits de l’Homme« , a lancé M. Erdogan à l’adresse des Européens et des Américains dont il a dénoncé « l’hypocrisie« . 

Si Israël n’a pas officiellement réagi aux événements en Egypte, la Chine s’est dite « très préoccupée » et a appelé à la « retenue« . Pékin « espère que toutes les parties vont faire primer l’intérêt de la nation et de la population, en faisant preuve de toute la retenue possible, afin d’éviter de nouvelles victimes« , a indiqué le ministère des Affaires étrangères. 

A Washington, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a condamné mercredi soir « avec force la violence et l’effusion de sang » en Egypte. et a fustigé la répression « lamentable » dont les partisans de M. Morsi sont la cible, un « grave coup porté à la réconciliation et aux espoirs du peuple égyptien pour une transition démocratique« . 

En revanche, M. Kerry, qui a plusieurs fois ces derniers mois exprimé son soutien à l’armée égyptienne, n’a pas dit un mot de l’aide militaire annuelle d’1,3 milliard de dollars que Washington accorde au Caire. 

Le pape François a de son côté prié jeudi pour les victimes des violences, ainsi que « pour la paix, le dialogue et la réconciliation« .

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