L’Egypte dans la crypte?
Qui peut sauver l’Egypte de l’escalade de violence qui s’est emparée d’elle depuis le coup de force qui a renversé prématurément le régime de Mohamed Morsi? C’est la question qui taraude les esprits, aussi bien au Caire que dans la plupart des capitales occidentales de plus en plus préoccupées par les affrontements entre les partisans des nouvelles autorités et du régime déchu.
Désormais, c’est devant les ambassades occidentales que les pro-Morsi crient leur colère. Une manière de pointer le doigt accusateur sur certains pays, notamment les Etats Unis, qu’ils considèrent comme de mèche avec les tombeurs de leur champion.
C’est dans cette ambiance anti-occident que Catherine Ashton, la patronne de la diplomatie européenne a rencontré Mohamed Morsi dans sa «prison dorée». Une rencontre qui pourrait bien favoriser la décrispation que tout le monde appelle de ses vœux sur les bords du Nil.
Encore faut-il maintenant que les nouvelles autorités égyptiennes concèdent au moins à la libération des prisonniers politiques dont le président déchu comme le leurs suggèrent Washington et Paris. Ça ne sera peut-être pas la solution miracle, mais au moins une bonne main tendue aux Frères musulmans, le parti de Morsi.
Il faut absolument une décrispation de la situation actuelle pour qu’un véritable dialogue politique s’engage, avec comme point de mire, un retour rapide de l’Egypte sur les rails de la démocratie.
Mais cela passe par la renonciation des deux parties en conflit à toutes formes de violence. Et aussi à une tolérance plus affirmée afin que la transition se fasse avec toutes les forces vives du pays.