Juif d’Ethiopie… est utopie?
Les autorités israéliennes tentent de jouer l’apaisement au lendemain d’une nouvelle manifestation de la communauté éthiopienne. Ce rassemblement contre le racisme et les violences policières a dégénéré, faisant une cinquantaine de blessés à Tel Aviv. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a reçu des membres de la communauté éthiopienne. Quant au président israélien, Reuven Rivlin, il leur a adressé un mea culpa.
Le président israélien admet que l’Etat «a commis des erreurs» envers la communauté éthiopienne, souvent désignée en Israël sous le terme de «Falashas». «Les manifestants à Jérusalem et Tel Aviv ont révélé une plaie ouverte et vive au cœur de la société israélienne. Ces jeunes dénoncent la discrimination et le racisme, nous ne les avons pas assez écouté», affirme Reuven Rivlin.
Le Premier ministre Benyamin Netanyahu a admis qu’il y avait «lieu d’examiner toutes les plaintes, mais on ne peut accepter les violences», suite à la manifestation qui a rassemblé entre 3.000 et 10.000 personnes dans les rues de Tel Aviv et qui a dégénéré en affrontement avec les forces de police. Trois jours auparavant, un autre rassemblement avait provoqué des heurts à Jérusalem.
135.000 Israéliens originaires d’Ethiopie
Afin de jouer la carte de l’apaisement, Benyamin Netanyahu a décidé de recevoir, lundi 4 mai, des membres de la communauté éthiopienne. Reste à savoir quelles mesures les autorités israéliennes comptent prendre pour répondre aux revendications de cette communauté qui réclame la fin des violences policières et des discriminations dont elle s’estime victime dans l’éducation, le travail ou le logement. Un vent de colère déclenché par une vidéo montrant deux policiers frappant un soldat d’origine éthiopienne.
Plus de 135.000 juifs israéliens d’origine éthiopienne vivent aujourd’hui en Israël. Leur appartenance au judaïsme a été reconnue tardivement. Dans les années 1980 et 1990, les autorités ont organisé des ponts aériens pour les faire venir en Israël, dont ils sont devenus citoyens. Mais 30 ans plus tard, beaucoup de ces juifs d’origine éthiopienne ne se sentent toujours pas intégrés.
