Sous en poche et… é-chine droite!
Le football africain a les yeux tournés vers l’Est. Vers la Russie, bien sûr, où Samuel Eto’o ou Mbark Boussoufa sont partis jouer mais aussi plus loin puisque la Chine semble être devenue la nouvelle meilleure amie du continent. C’est peu de le dire, le championnat local est le nouvel Eldorado des footballeurs africains.
En filant en Chine, Didier Drogba a dit au revoir au football de haut niveau mais bonjour aux gros chèques. Après Didier Drogba parti au Shanghai Shenhua, c’est au tour du Malien Frédéric Kanouté ou du Nigérian Yakubu d’être annoncés en Asie, respectivement à Guangzhou et à Beijing Gunoan. Mais qu’est-ce qui peut bien attirer les Africains? A en croire le capitaine des Eléphants, le challenge est intéressant.
«J’ai le sentiment qu’aller au Shanghai Shenhua est la bonne direction pour moi maintenant. J’ai hâte de relever ce nouveau challenge, de découvrir une nouvelle culture et je suis très enthousiaste par rapport au développement de la ligue chinoise de football. Quand nous sommes venus en Chine avec Chelsea la saison passée, nous avons passé de bons moments et nous avons rencontrés des fans exceptionnels», a ainsi assuré le capitaine des Eléphants de Cote d’Ivoire, au moment de signer son contrat.
Soit. L’envie de découvrir de nouveaux horizons peut s’entendre. La Chine reprend le modèle des pays du Golfe qui attiraient des joueurs en fin de carrière pour relever le niveau et attirer les sponsors. Mais le challenge sportif semble bien réduit: l’ancien Marseillais, tout frais vainqueur de la Ligue des Champions, vient de signer chez l’actuel 12ème du championnat chinois. Alors, quand Drogba assure vouloir «aider à promouvoir le football chinois partout dans le monde et plus encore à améliorer les liens entre la Chine et l’Afrique», on n’est pas obligé de le croire. D’autant que les médias locaux évoquent un salaire hebdomadaire de plus de 315.000 USD, soit le double de ce qu’il touchait à Chelsea, et qui en ferait le joueur le mieux payé du championnat chinois.
Ce contrat lui assure donc une fin de carrière en pente douce, avec à l’horizon le Mondial 2014 au Brésil. En revanche, le coup paraît bien plus intéressant sur le long terme. Difficile d’imaginer par exemple qu’il ne profite pas d’importants contrats publicitaires dans un pays où la ligue de football est en plein développement. Une manière habile donc d’étoffer son carnet d’adresses au crépuscule de sa carrière sportive.
Nicholas Mc Anally