Les clubs européens dédaignent lâcher leurs joueurs africains à leurs sélections nationales.
Les clubs européens ne font pas toujours dans la délicatesse quand il s’agit de leurs joueurs africains. Mais quoi qu’en pensent certains dirigeants et entraîneurs en Europe, il ont dû faire avec la CAN.
La Coupe d’Afrique des Nations 2012 (CAN) a en effet entrainé son cortège de mécontents. Notamment du côté des clubs européens, pas franchement ravis de laisser filer leurs meilleurs joueurs pour plus d’un mois.
Tour à tour, Manchester City, Newcastle ou l’Olympique de Marseille étaient montés au créneau, déplorant les absences de nombreux éléments clés. De Kolo à Yaya Touré (Côte d’Ivoire) en passant par Demba Ba (Sénégal) via André Ayew (Ghana) et Charles Kaboré (Burkina Faso), les meilleurs joueurs du continent étaient présents en Afrique. Et absents en Europe, donc.
Certains, à l’image de Didier Deschamps, l’entraîneur marseillais, ont râlé mais pris ces départs avec philosophie. Et même un certain humour:
«Je leur ai dit de se faire éliminer très rapidement. S’ils se font virer après la phase de poules, ce sera très bien», avaoit-il blagué.
D’autres s’étaient montrés moins compréhensifs. Car, c’est bien connu, la querelle entre clubs européens et sélections africaines ne date pas d’hier. Comme le souligne Robert Nouzaret, menaces, chantages et autres mensonges sont monnaie courante.
«Je les ai connues en Côte d’Ivoire, en Guinée et en République démocratique du Congo où j’ai été sélectionneur. Quand ce n’est pas l’agent, c’est le club qui profite de la naïveté des joueurs en leur disant: « Tu vas te blesser… Les terrains sont mauvais… Tu vas perdre ta place… ». Que des critères qu’ils n’utilisent pas pour un joueur européen qui va jouer l’Euro ou va jouer un match amical avec son équipe nationale.»
Même son de cloche pour Kolo Touré, passé du statut de capitaine de Manchester City à celui de remplaçant, après 6 mois de suspension. Interrogé par So Foot, l’international ivoirien jète un pavé dans la mare:
«Je connais mes qualités, je n’ai rien à prouver».