Des solutions africaines à la sécurité alimentaire
Comme le monde cherche désespérément des moyens d’accroître la production alimentaire d’au moins 70%, d’ici à 2050, pour nourrir une planète de plus en plus affamée, beaucoup se tournent vers l’Afrique comme l’endroit où une grande partie de ce potentiel peut être réalisé, principalement pour ses vastes étendues de terres arables.
Arusha, en Tanzanie est le site d’une grande session de remue-méninges sur ce sujet, puisque la ville accueille, depuis le 26 jusqu’aujourd’hui 28 septembre, le Forum sur la Révolution Verte en Afrique (AGRF), qui vise à élaborer des solutions africaines à la sécurité alimentaire.
Lors du récent sommet du G8, les dirigeants du monde, dont 21 pays africains et 27 entreprises du secteur privé ont engagé 3 milliards USD pour une nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition. Leur objectif est de faire sortir 50 millions de personnes de la pauvreté au cours des 10 prochaines années.
L’AGRF est conçu pour encourager les engagements pris par les dirigeants africains en promouvant des investissements ad hoc et un appui aux politiques pour accroître la productivité agricole et la croissance des revenus pour les fermiers africains – principalement grâce à des méthodes durables respectueuses de l’environnement et des modèles novateurs de financement agricole.
Le président du FIDA (Fonds International de Développement Agricole), Dr Kanayo F. Nwanze, a abordé ces questions, dans un panel en se focalisant sur la façon de faire fonctionner les marchés africains nationaux et régionaux.
La récente croissance agricole de la Tanzanie représente une étude de cas de ce qui est possible, déclarent les organisateurs du forum. Dans le district de Kilombero, à Morogoro, les rendements du maïs ont récemment augmenté pour certains petits fermiers de 1,5 à 4,5 tonnes par hectare; les rendements du riz se sont accrus de 2,5 à 6,5 tonnes à l’hectare.
L’affirmation selon laquelle les petits fermiers détiennent la clé du potentiel agricole de l’Afrique est largement reconnue, et les activistes explorent de nouvelles voies pour fournir des ressources, relever les défis et améliorer les rendements pour les millions d’agriculteurs qui exploitent moins de deux hectares de terre à travers le continent.
Selon Carlos Seré, stratège en chef du développement du FIDA, l’augmentation des investissements agricoles est un facteur clé car ils ont un impact énorme direct sur la vie des petits fermiers, qui gèrent une grande partie des terres dans le monde en développement et « ont besoin de plus de biens publics en termes de recherche, de vulgarisation et d’un environnement politique favorable.
La plupart des personnes les plus pauvres au monde consacrent plus de la moitié de leur revenu à l’alimentation, ce qui les rend vulnérables lorsque les prix des vivres montent.
De nombreux défis demeurent encore. « Il faut une croissance de la productivité, en particulier dans les systèmes d’agriculture à petite échelle, une agriculture mieux adaptée au climat, des marchés mieux fonctionnels et intégrés, et des revenus plus élevés et plus stables pour les femmes et les hommes vivant dans la pauvreté« , a déclaré Seré.