France à fric?
Lors de la conférence économique pour un nouveau partenariat entre l’Afrique et la France au sommet de l’Élysée pour la paix et la sécurité de décembre 2013, le président français, François Hollande, donnait rendez-vous à ses pairs africains pour un nouvel événement consacré aux relations économiques entre le continent africain et la France.
Intitulé «Forum franco-africain pour une croissance partagée», et co-organisé par le ministère français de l’Économie et des finances, et le Medef International, l’événement se déroulera en présence de plusieurs chefs d’État invités et chefs de gouvernements africains, de près de 90 ministres en charge de l’Économie, de plusieurs dirigeants de banques centrales de développement ainsi que de nombreuses organisations patronales et dirigeants d’entreprises publiques et privées français et africains. La rencontre sera rehaussée par l’allocution du président François Hollande.
Les thématiques à l’ordre du jour
La question de la jeunesse au cœur de la croissance, celle de l’innovation pour une croissance inclusive et durable, domineront la rencontre. Les partenariats pour un développement urbain durable et performant illustreront les nouveaux modèles de coopération internationale entre la France et l’Afrique, en vue de concourir à une nouvelle dynamique économique commune, notamment la présentation de la Fondation Franco-Africaine pour la Croissance dirigée par Lionel Zinsou. Le partenariat économique entre la France et l’Afrique a besoin d’être renforcé.
Pour le journaliste et enseignant en géopolitique Francis Laloupo, la France doit tirer les leçons de ses erreurs passées et de ses errements présents sur le continent qui, pour accélérer son développement, se tourne plutôt vers les pays émergents. Là où certains voient le recul de l’influence de la France en Afrique, Francis Laloupo décèlerait plutôt une redéfinition des relations politiques, économiques et culturelles de Paris avec le continent, et «plus précisément avec l’Afrique francophone».
En effet, dès le milieu des années 1970, le système de coopération mis en place à l’aune des indépendances avait marqué ses limites, les pays africains s’impliquant dans une configuration de la guerre froide aux côtés de l’une ou l’autre des grandes puissances pour tirer parti de leur compétition. Pour le président du capital-investisseur PAI Partners, Lionel Zinsou, la France n’a malheureusement pas suivi le rythme de la croissance africaine malgré que les échanges avec le continent ont continuellement augmenté.
L’Afrique, enjeu pour le développement de la France
En quête d’un élan économique, la France milite pour un nouveau modèle de partenariat économique avec l’Afrique. Le rapport publié à l’occasion du forum économique franco africain de décembre 2013, intitulé «Pour un partenariat de l’avenir», souligne l’existence d’un changement de perception et d’attitude de la France à l’égard de l’Afrique. L’Afrique s’ouvrant de plus en plus à de nouveaux partenaires, notamment la Chine, qui a vu ses parts de marché croître de 2% en 1990 16% en 2011, alors que la France voyait, entre 2000 et 2011, sa part chuter de 10 à 4,7%. Par ailleurs, l’Afrique a vu tripler en 5 ans le montant de ses investissements étrangers. Ce qui signale l’intérêt économique qu’elle suscite de la part des opérateurs traditionnels occidentaux et des nouveaux pays émergents, notamment la Turquie, le Brésil, l’Indonésie et la Chine.
Le rapport souligne que l’Afrique est aussi le continent qui peut générer de l’emploi à la France, ce qui est est paradoxal, à l’heure où on délocalise à tout va. Selon les experts, si le montant des exportations françaises venait à doubler vers l’Afrique dans les cinq années à venir, cela pourrait créer 200.000 emplois en France.
Pour coller à la croissance économique de l’Afrique, l’ancien ministre Hubert Vedrine, l’ancien directeur général de l’Agence française de développement (AFD) Michel Severino,le Président du capital-investisseur PAI Partners Lionel Zinsou, le fondateur du Clu le XXIème pour la promotion de la diversité Hakim El Karoui et le directeur général de Prudential TidjianeThiam ont rédigé 15 propostions en faveur de la dynamique économique entre l’Afrique et la France. La 15ème et dernière proposition a pour objectif de «créer une fondation publique-privée franco-africaine qui sera le catalyseur du renouveau de la relation économique entre la France et l’Afrique».