Prise de la Bastille: Sarkozy adieu!
François Hollande a remporté l’élection présidentielle face à Nicolas Sarkozy. Le candidat socialiste obtient 51,7 % des suffrages exprimés, contre 48,3% à Nicolas Sarkozy.
Quelque 16,5 millions de suffrages se sont portés sur le président élu, 15,5 millions sur son prédécesseur et 2 millions d’électeurs ont voté blanc ou nul, selon cette totalisation portant sur plus de 42 des 46 millions d’inscrits et 34,1 millions de votants.
Le taux de participation a été de 82 %, selon les premières estimations. Un taux légèrement plus élevé qu’au premier tour, il y a deux semaines, mais moins qu’au 2ème tour de la présidentielle de 2007.
Plusieurs membres du Parti socialiste ont exprimé leur « bonheur » à l’annonce de la victoire de François Hollande.
M. Hollande devient ainsi le 7ème président de la Ve République, et le second de gauche, après François Mitterrand, élu en 1981 et 1988 avec respectivement 51,76 % face à Valéry Giscard d’Estaing et 54,01 % face à Jacques Chirac. Cela faisait 24 ans que la gauche n’avait pas remporté un scrutin présidentiel. Tout au long de sa campagne, M. Hollande a mis ses pas dans ceux de M. Mitterrand, dont il voulait être « enfin le successeur ».
Le candidat socialiste était le grand favori de ce scrutin face au président sortant. Il était donné vainqueur de ce scrutin, dans les sondages, depuis sa victoire à la primaire du PS, le 16 octobre. Le 22 avril, M. Hollande était arrivé en tête du premier tour avec 28,63 %, devant M. Sarkozy (27,18 %).
À l’issue du premier tour, où Marine Le Pen (FN), était arrivée troisième au premier tour avec 17,90 %, devant le candidat du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon (11,10 %) et le centriste François Bayrou (9,13 %), aucun des candidats éliminés n’a appelé à voter pour le président sortant. M. Bayrou avait indiqué qu’il voterait pour M. Hollande à titre personnel sans toutefois donner de consigne de vote, Jean-Luc Mélenchon et les autres candidats de gauche avaient appelé à faire battre Nicolas Sarkozy. Mme Le Pen avait dit qu’elle voterait blanc, sans donner de consigne de vote.
Avec son slogan « Le changement, c’est maintenant », François Hollande a misé sur l’impopularité du président sortant pour se propulser à l’Elysée en se présentant comme un « président normal » en opposition au style de son adversaire. Le candidat PS, qui a réussi à tenir tête à Nicolas Sarkozy lors du débat d’entre-deux tours et au terme d’une campagne de second tour sous haute tension, a consacré toute la dernière partie de sa campagne à mobiliser sur son projet et contre l’abstention, exhortant ses sympathisants à se méfier d’un excès de confiance.
Comme au premier tour, François Hollande a passé le week-end à Tulle, en Corrèze, dont il préside le Conseil général. Il a voté en fin de matinée, accompagnée par son amie Valérie Trierweiler. Il devait attendre les résultats sur place en compagnie de ses proches et y faire sa première déclaration. Il a prévu de revenir à Paris dans la soirée uniquement en cas de victoire.
La passation de pouvoir devrait avoir lieu autour du 15 mai. Le calendrier des semaines et mois suivants est déjà plus ou moins fixé. M. Hollande avait précisé début avril le calendrier des réformes qu’il mettrait en œuvre en cas de victoire. Il envisage de garder certaines mesures de l’héritage de Nicolas Sarkozy.
Le socialiste devrait avoir un échange avec la chancelière allemande Angela Merkel dès dimanche soir, a indiqué son conseiller spécial, Jean-Marc Ayrault, député-maire socialiste de Nantes.
Comme le veut la tradition, la gauche a fêté à Place de la Bastille.
La proclamation officielle des résultats aura lieu jeudi. Et sitôt passée l’élection présidentielle s’ouvrira une autre campagne, celle des législatives des 10 et 17 juin.