Ex…ilé!
Alors que le Premier ministre Nicolas Tiangaye était à New York où il a rencontré Ban Ki-moon, et le chef de l’Etat Michel Djotodia en Guinée Equatoriale dans le cadre d’une tournée régionale qui l’a déjà mené au Tchad et au Gabon, François Bozizé est quant à lui toujours au Cameroun. Mais que devient le président déchu?
Si François Bozizé a quitté sa suite de l’hôtel Hilton de Yaoundé, ce n’est pas pour un exil béninois qui semblait acquis, mais pour une villa de la capitale camerounaise. Ses journées se partagent entre prières, sport et réunions avec ses derniers fidèles à la résidence de l’ambassadeur centrafricain.
«François Bozizé n’est pas un exilé politique et nous travaillons à son retour au pouvoir par des voies diplomatiques», clame Levi Yakete, son porte-parole.
Si le Cameroun fait preuve d’une hospitalité -qui suscite un léger embarras dans la sous-région-, il ne semble pas pour autant prêt à appuyer une rébellion au service de l’ex-président centrafricain. Depuis plusieurs semaines des rumeurs circulent sur une connexion entre des cadres de l’ancien régime et les mouvements dirigés respectivement par Abdoulaye Miskine et Armel Sayo.
«Nous ne sommes pas dans une logique conflictuelle, mais si des officiers veulent se battre pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel, nous considérerons que la fin justifie les moyens», admet le porte-parole de l’ex-président.
Tous les observateurs de la scène centrafricaine estiment que moins de 2 mois après son renversement, la page Bozizé est tournée, et qu’un retour est illusoire.
«Personne ne se battra pour lui. Tout le monde souhaite que Michel Djotodia soit le dernier rebelle. Sinon, nous pourrons acter la disparition de la RCA», considère un ancien proche de François Bozizé.
Selon cette source, aujourd’hui, la vraie menace pour le nouveau pouvoir à Bangui est une insurrection populaire.