Une chanteuse pleine de grace!
Grace Decca Ndoma annonce la sortie de son 5ème album enregistré aux Etats-Unis. Elle précise au passage que sa notoriété a dépassé celle de ses 4 albums sur le marché depuis 1989.
Vingt-trois ans déjà que cela dure? Pas seulement. Car, les Camerounais découvrent l’un des éléments de la fratrie Decca (Ben, Dora et Isaac) avec la télévision à al deuxième moitié de la décennie 1980, à travers l’émission de divertissement Télépodium qu’anime Elvis Kemayo.
Elle se produit en duo avec son frère aîné Ben Decca avec des chansons de l’album «Amour à sens unique», grand succès au Cameroun en 1986. Bien avant, c’est-à-dire, en 1985, Grace apparaît pour la première fois dans un clip avec Ben, toujours dans un Duo intitulé «Na sengui bobé», une composition de Moni Bilé. D’ailleurs, c’est Ben qui lui met le pied à l’étrier. Grâce aux arrangements de Nseke Toto Guillaume, Grace sort son premier album en 1989: «Besoin d’amour».
Outre le succès, c’est une polémique qui naît parmi les mélomanes. Car, Roméo Dika qui compose «Compréhension», l’une des meilleures chansons de cet album, décide de la reprendre. Le succès chez l’auteur compositeur est mitigé, faisant ainsi croître un élan de sympathie auprès de la native de Douala. «Je suis une Douala. Je ne peux pas être en panne d’inspiration», a d’ailleurs rappelé Grace Decca.
Effectivement, puisque la nouvelle égérie de la musique camerounaise de l’époque, qui a pour «concurrente» Charlotte Mbango, met dans les bacs un album intitulé «Doï la mulema». Le succès n’est pas au rendez-vous. C’est avec Muyenguè qu’elle conquiert définitivement les coeurs avant de confirmer dans son 4ème album, «Appelle-moi princesse». Princesse? Grace Decca, 6ème d’une fratrie de 11 enfants, qui assure déjà les choeurs dès 1984 est la petite fille de Lobe Lobe Rameau, l’un des pionniers du Makossa et nièce de feu Eboa Lotin.
Pour son palmarès, tout un chapelet: «Doï la mulema» est meilleur album féminin et meilleure chanteuse en 1993; deux nominations aux Africans Awards à Abidjan; meilleure vente; «Appelle-moi princesse» est meilleur album féminin de l’année(1999); Prix Bernard Fonlon pour la maturité artistique; meilleure vente féminine de l’année ; «Donnes-moi un peu d’amour», est meilleure vente féminine de l’année(2001-2002), Meilleur album Makossa et féminin de l’année, trophée du prix d’excellence artistique aux African ladies (le 08 mars 2003).
Comment parler de Grace Decca sans rappeler qu’une 2003, lors de la création de la Cameroon music corporation (Cmc), a était pressentie pour diriger la Socim. Le malentendu avec une société concurrente a donc amené les pouvoirs publics à créer la Cmc, dirigée par Manu Dibango. La très gracieuse Decca s’est bonifiée avec le temps, comme du bon vin. Et le public de Yaoundé ce soir et Douala samedi soir l’appréciera, à juste titre.
