Ne pas foirer la forêt!
Le cri du coeur des jeunes Congolais, amoureux de la forêt, vient d’être immortalisé par Greenpeace à travers une chanson dans l’espoir de voir réduite, voire arrêtée, l’ampleur la dégradation et la déforestation. Un véritable plaidoyer.
Greenpeace Afrique a présenté la chanson «Voix de la Forêt», exécutée par 11 artistes musiciens de renom international, originaires de l’Afrique centrale. Une chanson qui souligne l’importance des forêts du Bassin du Congo, deuxième poumon vert de l’Humanité, menacées par l’exploitation étrangère croissante. Cadre ayant servi au déroulement de l’activité: Centre culturel Boboto à Gombe. C’était lors de la conférence de presse que cette organisation environnementale internationale a organisée à cet effet.
Les paroliers de «Voix de la forêt» ne sont rien d’autre que des jeunes élèves de la RDC (filles et garçons) âgés de 11 à 21 ans, dont les poèmes sur les bienfaits de la forêt, sa préservation et le danger qu’elle court suite à son exploitation sauvage et illégale, ont été sélectionnés après le concours «L’Avenir des forêts en poésie» que Greenpeace a organisé, à leur attention, en 2011, décrétée « Année de la forêt » par les Nations unies. L’objectif a été d’impliquer la jeunesse congolaise dans la protection des forêts.
«Véritable hymne à la forêt, cette chanson est un appel au réveil afin de sauver les forêts pour le climat et les moyens de subsistance des communautés forestières», a fait savoir la chargée de Campagne Forêt pour Greenpeace Africa, Irène Wabiwa. Cela, avant de visionner le clip réalisé par la Maison Fleepo international représentée par son directeur Francky Lomboto, qui a expliqué le contexte dans lequel le clip a été tourné.
A noter que «Voix de la forêt» est un chef-d’oeuvre auquel ont été associés, pour son enregistrement, les Lokwa Kanza, Jean-Goubald Kalala, Lexxus Legal, Fally Ipupa, M’Bilia Bel et autres artistes d’Afrique et d’ailleurs. Le cocktail servi, un mélange de hip-hop, salsa et folk, est merveilleux. Le clip montrant, à l’occasion, «l’impact global de la crise de déforestation». Le message est fort. C’est un cri d’alarme que lancent les jeunes Congolais à travers cette chanson publique et multiculturelle qui met en relief la préservation de la forêt, une préoccupation planétaire.
Ce message est adressé non seulement à ceux qui détruisent la forêt mais aussi à ceux qui leur octroient des titres forestiers artisanaux ou industriels, pour lesquels Greenpeace demande au gouvernement de la RDC de les annuler parce que, délivrés illégalement et d’appliquer le moratoire sur l’attribution de nouveaux titres d’exploitation industrielle et d’étendre le contrôle et la surveillance de l’exploitation artisanale, a fait valoir Irène Wabiwa.
Aussi cette ONG environnementale internationale invite-t-elle l’Exécutif congolais devrait privilégier l’intérêt de la population avant le profit, d’ailleurs égoïste et à court terme, des investisseurs étrangers qui détruisent la forêt par l’exploitation forestière, les explorations minières et pétrolières ainsi que l’agro business, a-t-elle poursuivi.
Par ailleurs, il faut relever le fait que certains musiciens, a fait remarquer Francky Lomboto, ont accepté de placer leur voix gratuitement. Cela, après avoir sûrement compris la portée exacte du message et surtout l’espoir qu’il suscite s’il est entendu par les destinataires devant réagir positivement.
«J’ai accepté de joindre ma voix à celle de tous les jeunes Congolais, parce que je ne pouvais pas accepter de voir les forêts du Bassin du Congo sacrifiées pour des intérêts égoïstes», a déclaré Lokwa Kanza, l’un des musiciens populaires en Afrique centrale et adulé pour ses tubes à succès tels que «Shadow dancer».
C’est ainsi, la chargée de Campagne Forêt pour Greenpeace est d’avis que «plus « Voix de la forêt » sera chantée, plus fort celle-ci résonnera de par le monde, de sorte que personne ne pourra nier ne pas avoir été au courant des enjeux quand le dernier arbre sera enfin abattu».
A signaler que Fleepo international a, avec l’appui de Greenpeace, produit également un film sur la protection de la forêt, tourné principalement à Oshwe dans la province du Bandundu. Un film émouvant et pathétique, projeté pour la première fois en RDC, après l’avoir été lors de la Conférence sur le climat à Durban en Afrique du Sud, où il a connu un succès, a indiqué Francky Lomboto.
(Regardez la vidéo « Voix de la foret » – Cliquez sur le lien ci-dessous)