De Teodoro à Teodorin: Un suffixe suffit?
Suite à la démission du gouvernement du Premier ministre Ignacio Milam Tang, le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo a remanié le gouvernement.
L’ancien Premier ministre Ignacio Milam Tang devient vice-président, tandis que l’ancien Secrétaire général de la présidence, Vincenté Ehaté Tomi est nommé Premier ministre. Le fils du président, Teodorin Obiang, lui devient deuxième vice-président. Il était ministre de l’Agriculture et des forêts depuis 2008.
A noter que Teodorin Obiang fait l’objet en France d’une enquête dans l’affaire dite des biens mal acquis de chefs d’Etat africains. Le 28 septembre 201 à Paris, sur décision judicaire, la police française avait saisi dans son appartement plusieurs biens dont 11 voitures de luxe.
Une réforme constitutionnelle adoptée en novembre à 97,7%, prévoit notamment une limitation à deux du nombre de mandats présidentiels ainsi que la création d’un poste de vice-président et de 5 organismes: Sénat, Cour des Comptes, Conseil d’Etat, Conseil pour le développement économique et social et Défenseur du peuple.
A rappeler que les forces de sécurité sont dirigées par le petit frère du président Obiang, deux de ses fils occupent des postes ministériels stratégiques, sa belle-soeur détient le Secrétariat aux Affaires étrangères… Il en est ainsi du règne de la famille Obiang depuis 1979, année à laquelle Teodoro Obiang N’Guema, a déposé son oncle Macias N’Guema.
Alors la Guinée équatoriale était pauvre et inconnue, mais elle s’est vite transformée en un boom pétrolier, surpassé uniquement par le Nigeria et l’Angola. Mais cette manne pétrolière a divisé ce pays en deux groupes: ceux de l’opulence et ceux des bidonvilles.
La nomination de Teodoro Obiang au poste de 2e vice-président, rapproche lentement mais sûrement, ce dernier à la magistrature suprême pour succéder ainsi à son père, qui devrait rendre le tablier en 2016 à la lumière de la constitution. Tout se fait devant une complicité des grandes puissances, qui préfèrent la stabilité pour siphonner tranquillement l’or noir.
Pour l’opposant Placido Mico, secrétaire général de la Convergence pour la démocratie sociale, la famille Obiang ne respecte pas la Constitution récemment votée qui stipule qu’il n’y a qu’un seul poste de vice-président dans le pays.
« C’est incompréhensible (…). D’un autre côté, le fait que le deuxième vice-président soit le fils du président, cela ne nous surprend pas. On craignait que ce poste là, de vice-président, était pour constituer une succession héréditaire au pouvoir. On ne peut accepter qu’on nous impose une monarchie héréditaire!« , a tonné Placido Mico.