Cona…kryse?
Le climat politique reste tendu à Conakry malgré le report des législatives du 24 au 28 septembre. Des échauffourées ont éclaté, dimanche 22 septembre, dans plusieurs quartiers de Conakry.
Le bilan fait état de 24 blessés, selon les autorités. Des affrontements ont opposé des militants du RPG, le parti présidentiel, à ceux de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo, le principal parti d’opposition. Les gendarmes ont dû intervenir durant 3s heures pour ramener le calme.
Si l’accord politique conclu samedi soir a considérablement détendu l’atmosphère entre les partis d’opposition, la mouvance présidentielle et la Commission Electorale Indépendante (CENI), à la base c’est encore loin d’être le cas.
Dimanche, durant 3 heures, les quartiers de Koza, Bambeto et Hamdallaye ont renoué avec la vieille habitude des échauffourées, jets de pierres, tabassage, pneus brulés et affrontements avec la gendarmerie.
Tout a commencé lorsque le convoi de l’épouse de Cellou Dalein Diallo, qui revenait d’un meeting, a été attaqué à coup de pierres par des militants du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée).
un bus a été incendié. Dans les minutes qui suivaient, les quartiers s’embrasaient et les militants s’affrontaient dans les rues. Comme souvent, des bandes d’agresseurs en ont profité pour dépouiller et tabasser de simple passants.
Le porte-parole du RPG n’était pas joignable dimanche soir pour donner sa version des faits, mais l’agression du convoi de l’UFDG (Union des Forces Démocratiques de Guinée) semble avoir été l’élément déclencheur. Le porte-parole du gouvernement déplore ce regain de tension, alors que les autorités politiques du pays appellent depuis plusieurs jours les Guinéens a préserver la paix et l’unité nationale.
Les Guinéens font-ils encore confiance à leur CENI? Lorsque l’on promène un micro dans les rues de Conakry, la réponse est négative la plupart du temps: «Personnellement, je ne fais pas confiance à la CENI.
Mais bon, il vaut mieux faire une mauvaise élection, que ne jamais en faire», résume un Guinéen résigné.
«J’ai eu ma carte, mais tout compte fait, quand on voit ce qui s’est passé… Ces élections ne sont pas normales», explique une autre Guinéenne .
Le feuilleton de ces dernières semaines a révélé au grand jour les carences de la Commission électorale et surtout le manque de confiance des partis d’opposition dans son travail. Yéro Condé, le directeur de la communication de la CENI en est conscient.
Pour lui, la CENI ne regagnera la confiance de tous qu’à la condition de réussir les législatives: «La confiance entre la CENI et les citoyens sera restaurée dans la mesure où les cinq millions d’électeurs disposeront de leur carte électorale et seront logés dans des bureaux à moins de deux kilomètres de leur domicile. Tout ça sera fait à la veille du vote», assure-t-il.
La CENI a jusqu’à samedi pour régler les différents problèmes d’organisation et surtout de distribution de cartes d’électeurs. Dans les rues de Conakry, beaucoup de sceptiques ne demandent qu’à être agréablement surpris.