Barrage de la rage?
En Guinée, à quelques semaines du scrutin présidentiel du 11 octobre, le président guinéen Alpha Condé a inauguré le barrage de Kaleta. Ses opposants qualifient cette inauguration de coup de campagne électorale puisque seulement un tiers des Guinéens ont accès à l’électricité.
Le barrage de Kaleta, c’est une œuvre gigantesque de 23 millions m3 de volume d’eau pour une puissance de 240 mégawatts. Mais c’est également une ligne électrique de 186 kilomètres pour un coût total de 526 millions USD, financés à hauteur de 25% par la Guinée.
Il a été inauguré, lundi 28 septembre, par Alpha Condé, qui avait à ses côtés ses amis du Congo, le président Denis Sassou-Nguesso, et du Niger, Mahamadou Issoufou, ainsi que le patron de la fondation Energies pour l’Afrique, le Français Jean-Louis Borloo.
C’est dans cette ambiance que le ministre en charge de l’Energie, Cheick Taliby Sylla, s’est félicité de la rapidité des travaux: «Pour répondre aux besoins pressants de la capitale Conakry et du réseau interconnecté, l’ouvrage a été réalisé seulement en trois ans, alors que le délai contractuel prévoyait 48 mois».
Pour Jean-Louis Borloo, Alpha Condé a tenu sa promesse: «C’est le projet de la parole tenue! Projet qui change la vie de 4 millions de Guinéennes et de Guinéens et le tout malgré Ebola».
Développer l’Afrique pour freiner l’émigration et les noyades en mer, c’est l’objectif du président Alpha Condé: «Nous étions le château d’eau de l’Afrique, mais nous n’avions ni eau, ni électricité. Ce paradoxe ne pouvait pas continuer. Sans l’électricité, l’Afrique ne peut pas se développer. Avec l’électricité, nous pouvons nous industrialiser et nous ne verrons plus nos enfants mourir dans les eaux de la Méditerranée parce qu’ils désespèrent de l’Afrique, ils désespèrent de trouver du travail en Afrique».