De 18 à 3 mois!
Approuvé le projet de loi qui réduit les délais de détention. Aujourd’hui, les immigrés illégaux restent derrière les barreaux pendant 18 mois. Le texte retourne à la Chambre des Députés.
On est à un important détour sur le chemin pour reconquérir un traitement plus humain et civilisé visà-vis de ceux qui sont enfermés dans les CIE (Centres d’Identification et d’Expulsion).
Le Sénat a en effet approuvé le projet de loi européen 2013 bis, qui passe maintenant à la Chambre des députés. Entre autres choses, ce projet de loi réduit considérablement le temps maximum de la permanence des sans-papiers, à l’intérieur de ces véritables prisons.
Aujourd’hui, toute personne surprise en Italie sans permis de séjour peut rester enfermé dans un CIE, jusqu’à 18 mois. Le texte approuvé à Palazzo Madama dit au contraire que: «dans tous les cas, la durée maximum de rétention de l’étranger dans le CIE ne peut dépasser 90 jours« .
Si dans ce laps de temps, on n’est pas en mesure de rapatrier l’immigré, alors il faudra le libérer.
Ce fut une loi de 2011, voulue par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Roberto Maroni, de la Lega Nord, à établir que les immigrés surpris sans permis de séjour pouvaient rester jusqu’à un an et demi, derrière les barreaux. Une «peine» imposée même dans les cas où c’était leur pays d’origine qui ne collaborait pas à leur rapatriement, en perdant du temps sur la procédure.
Les effets de ce durcissement signé Lega Nord n‘a pas montré que l’efficacité sur les les expulsions, étant donné qu’aujourd’hui, moins de la moitié des détenus dans les CIE sont effectivement retournés dans leur pays. Au contraire, cela a fait augmenter la tension et le désespoir, causant des émeutes et des actes d’automutilation, provoquant les appels des opérateurs et des organisations humanitaires pour un retour en arrière.
L’occasion s’est présentée avec le nouveau projet de loi européen, écrit en fait par le gouvernement Enrico Letta. Dans le texte original, il était question de 180 jours, puis, le ministre de l’Intérieur Angelino Alfano (Nouveau Centre Droite) s’est dit disponible à alléger davantage le temps maximum de permanence dans les CIE, et ainsi en Commission Affaires Constitutionnelles, les sénateurs Luigi Manconi et Sergio Lo Giudice du PD (Parti Démocrate) en ont profité pour tailler ce délai à 3 mois, avec un amendement.
Avec la réduction à 90 jours, expliquent Manconi Lo Giudice, les CIE retourneront « à leur fonction de lieu de transit pour l’identification et le rapatriement éventuel, évitant de longues détentions injustifiées de personnes n’ayant pas commis de crime, mais se trouvant uniquement en irrégularité administrative ».
Le Sénat (Lega Nord exclu) sen est convaincu, maintenant la balle dans le camp de la Chambre des Députés.
Stranieriinitalia.it