Qu’Allah accueille les âmes des victimes!
Les autorités saoudiennes promettent une enquête «rapide et transparente» sur les circonstances qui ont conduit au mouvement de foule dans lequel plus de 700 personnes ont été tuées, jeudi 24 septembre à La Mecque. Plusieurs ministres saoudiens ont dénoncé un manque de discipline des pèlerins, mais nombre de voix s’élèvent pour pointer la responsabilité des autorités saoudiennes.
Les autorités saoudiennes promettent une enquête «rapide et transparente» sur les circonstances qui ont conduit au mouvement de foule dans lequel plus de 700 personnes ont été tuées, jeudi 24 septembre à La Mecque. Plusieurs ministres saoudiens ont dénoncé un manque de discipline des pèlerins, mais nombre de voix s’élèvent pour pointer la responsabilité des autorités saoudiennes.
Au lendemain de la bousculade qui a fait au moins 717 morts et 863 blessés, jeudi à La Mecque, les questions restent nombreuses sur ce drame. Que s’est-il exactement passé, jeudi matin à Mina? Etait-il possible d’éviter un tel drame ? Les autorités saoudiennes ont promis une enquête «rapide», et dans son communiqué publié, vendredi matin, le ministère saoudien de la Santé avance que la bousculade meurtrière «est peut-être liée au fait que certains pèlerins se sont déplacés sans suivre les recommandations des autorités compétentes».
La veille, déjà, quelques heures seulement après la bousculade, le ministre saoudien de la Santé, Khalil al-Falih, avait déjà pointé le manque de discipline des pèlerins. «Si les pèlerins avaient suivi les instructions, on aurait pu éviter ce genre d’accident», a-t-il déclaré à la télévision publique saoudienne.
Défaut d’encadrement et manque d’informations
Autre hypothèse avancée, rapporte Clarence Rodriguez, correspondante de RFI à Riyad, une coursive d’accès à l’une des stèles de lapidation aurait été fermée, bloquant le passage et provoquant le mouvement de panique. Mais cela n’a pas encore été confirmé. Les pèlerins étaient très nombreux à Mina au moment de la bousculade. Une foule gigantesque qui se presse lors du hadj et qui n’est pas toujours encadrée comme il le faudrait, selon Adel Gastel, grand reporter algérien qui a déjà fait le pèlerinage. Il décrit deux types de pèlerins: «Ceux qui sont encadrés par des agences de tourisme qui ont pignon sur rue, et ceux qui viennent un peu en free-lance, les pauvres».
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Ces pèlerins peu fortunés, qui «n’ont pas les moyens de se payer un tour-opérateur» et «dorment à même le sol», bénéficient du «minimum de services» de la part des autorités saoudiennes. «Des guides tourisco-religieux montrent aux gens ce qu’il faut faire, ce qu’il ne faut pas faire. Mais ils sont face à deux millions de pèlerins qui ne se comprennent pas forcément tous, qui ne parlent pas la même langue. Ils viennent de mondes musulmans variés», souligne le journaliste.
«Moi-même, j’ai été interpellé par des pèlerins perdus, vraiment perdus, qui ne savaient pas où aller», rapporte-t-il. «Le désordre vient effectivement de ce manque d’information, de ce manque d’encadrement. Autour de la Mecque, ça circule sur le site de Mina. Juste avant le Mont-Arafat, ça circule, mais tout le monde ne le sait pas et ça donne ce genre de chaos».
Téhéran accuse Riyad
L’encadrement d’une telle foule de pèlerins est très difficile, et ce n’est pas la première fois que le hadj est endeuillé. Il y a eu des précédents, dont le plus meurtrier en 1990 a fait 1486 morts. D’autres ensuite en 1994 (270 morts), en 1998 (118 morts), en 2004 (251 morts) et en 2006 (364 morts). Dans le royaume, on s’interroge évidemment sur l’organisation du pèlerinage, rapporte Clarence Rodriguez. Certains reprochent notamment aux policiers chargés de la sécurité du grand pèlerinage leur manque d’expérience et leur inaptitude à s’exprimer dans une autre langue que l’arabe.