Le vice-premier ministre Matteo Salvini a annoncé l’abolition de la mesure controversée introduite par l’ex premier ministre Matteo Renzi en 2014; les 80 euros iront uniquement à ceux qui reçoivent 13.000 euros par an.
Le moment est venu de dire adieu aux 80 euros dans le bulletin de salaire introduite par Matteo Renzi en 2014 pour soutenir les bas revenus. L’annonce de l’abolition du Bonus Renzi (Prime Renzi) a été faite par le vice-premier ministre Matteo Salvini, à l’occasion de la rencontre avec les partenaires sociaux.
La suppression de la prime était dans l’air depuis longtemps, le gouvernement jaune et vert ayant déjà introduit des mesures en faveur des nécessiteux et de ceux qui ont perdu leur emploi (Revenu de citoyenneté) et était en cours d’étude les allègements IRPEF (Impôt Régional des Personnes Physiques) qui visent à réduire la charge fiscale sur les salaires (la réduction progressive du « cuneo fiscale » annoncé par le premier ministre Giuseppe Conte et Matteo Salvini lui-même). Au lieu des 80 euros fixés dans le bulletin de salaire, seront introduites des déductions qui augmenteront avec la croissance du revenu imposable.
L’annonce de l’abolition des 80 euros soulève toutefois de nombreuses préoccupations en termes d’efficacité et d’équité, mais aussi en termes d’équilibre des comptes publics. Voyons pourquoi.
Lorsque Renzi a institué le Bonus en faveur des revenus compris entre 8.000 et 26.000 euros, il a introduit une prestation économique d’une valeur de 960 euros par an. L’idée était de soutenir les familles à faible revenu, touchées par la crise économique, et leur pouvoir d’achat, pour encourager une augmentation de la consommation et de la croissance économique. Un objectif atteint selon les évaluations faites par la Banque d’Italie, qui a reconnu l’utilité de cette mesure et l’effet d’expansion sur la consommation.
L’hypothèse de remplacer un avantage monétaire par des déductions ou des décotes favorisera ceux qui ont des revenus plus élevés et pénalisera les groupes les plus faibles allant de 8.145 euros à 13.000 euros. En effet, en dessous du seuil minimum, le paiement de l’impôt est nul et, par conséquent, il n’y a pas de déduction. Celles-ci partiront des 8.000 euros et quelques centimes, pour augmenter progressivement jusqu’au seuil de 13.000 euros, où la décote sera égale à la prime de 80 euros. D’où le paradoxe: en dessous du seuil de 13.000 euros, le changement de rythme causera des dommages à ceux qui ont le plus besoin de soutien.
Le Bonus de 80 euros, désormais attribué à 11 millions de contribuables, engage des ressources pour 10 milliards d’euros. Selon les calculs cependant, le système de décote exigera une plus grande couverture, estimée entre 3,5 et 10 milliards de contribuables, à partir du moment où il est combiné avec un remodelage des taux IRPEF de manière à assurer à ces mêmes 11 millions de contribuables un bénéfice supérieur à 960 euros par an.
Bien que tous les membres du gouvernement soient d’accord pour supprimer le Bonus Renzi, d’autre part, il n’y a pas encore une seule opinion sur la mesure de remplacement: bonus fixe, déduction, contribution effective aux fins de contribution, etc. Et surtout, la question revient diviser les deux âmes du gouvernement (Lega et Cinquestelle) avec un seul point fort: tout choix doit être « visible » et « politiquement sacrifiable ».