Désormais tout semble œuvrer pour toujours apporter de l’eau au moulin du ministre de l’Intérieur et leader de la Lega, Matteo Salvini.
Ce coup de la capture et extradition du terroriste rouge Cesare Battisti, condamné à 4 prisons à vie par les tribunaux italiens pour 4 assassinats, et en liberté depuis pratiquement 40 ans, est un coup en faveur de Matteo Salvini qui semble être baisé par une chance médiatique enviable.
Le leader de la Lega est très habile à chevaucher le moindre « succès » et nul doute que l’affaire Battisti est pour lui une vraie aubaine (peut-être le résultat médiatique le plus important) dans son parcours vers une consécration annoncée par le grand battage des sondages en sa faveur. Et alors, qui nous en sauvera? Car déjà le fait d’avoir hérité d’un parti mal en point, en proie aux scandales à 4%, et de l’avoir porté à 17% (plus de 400% de croissance) aux législatives du 4 mars 2018 et ensuite l’avoir attesté, selon les tout derniers sondages à 32-33% (plus de 800% de croissance) était déjà un fait inouï. Si maintenant s’ajoute en plus cette bombe d’avoir retourné Battista au pays, ses adversaires et tout ce qui lui est contre sont dans de beaux draps. Salvini risque de devenir trop puissant et trop de puissance en une seule personne… Il faudrait trouver un moyen de le contrecarrer surtout pour la dérive de ses batailles anti-immigrés, qui sont le bassin sur lequel il a jusqu’à spéculer pour s’asseoir un consensus de plus en plus populairement robuste.
Une maigre consolation à laquelle s’agripper pourrait être le fait que l’histoire de Salvini rappelle celle d’un autre Matteo, Renzi, qui lui aussi fit l’exploit, aux dernières élections européennes, de hisser son parti, le PD (Parti Démocrate) à 40%, record historique, sauf ensuite chuter à moins de la moitié (18%) aux successives législatives de 2018.
Pour l’instant l’extradition de Battisti après 40 ans est un trop gros cadeau que lui a fait « son ami » le nouveau président brésilien Jair Bolsonero qui le lui avait d’ailleurs promis. Il serait utile que quelqu’un contrecarre concrètement le pouvoir montant de Salvini ne serait-ce que pour une question d’équilibre politique. Autrement, pour les autres communs mortels comme nous, que dire sinon « Si Salvi(ni) chi può!«