Témoignage tragique des trois survivants du massacre dans la Méditerranée: après les violences et les abus dans les lagers libyens, trois heures d’enfer en mer dans l’espoir d’etre aperçus par quelqu’un.
«Mieux vaut mourir que de retourner en Libye »: sept mots qui suffisent à illustrer le drame des trois survivants du naufrage au large de Tripoli qui, selon leurs propres récits, a coûté la vie à 117 autres personnes.
En état de choc et d’hypothermie, les survivants traumatisés, accueillis à Lampedusa, ont parlé de la violence et des abus auxquels ils ont été soumis dans les lagers libyens. « Nous sommes restés trois heures en mer, en espérant que quelqu’un s’aperçoive de nous« , ont-ils dit aux sauveteurs.
Ils étaient partis à 120 sur un canot pneumatique qui s’est dégonflé, après environ 11 heures de navigation et, l’un après l’autre, les gens sont tombés en mer et la plupart se sont noyées. Parmi eux, se trouvaient dix femmes, dont l’une enceinte, et deux gosses. Ils provenaient principalement du Nigéria, du Cameroun, Gambie, Côte d’Ivoire et Soudan.