Fatou sans atout?
La demande d’ajournement des affaires Kenyata Wiliam Ruto et Uhuru Kenyatta n’était pas acceptée par l’ONU.
La procureure de la Cour Pénale Internationale (CPI), Fatou Bensouda, annonce avoir demandé aux juges de reporter sine die l’ouverture du procès du président du Kenya, qui avait été fixée au 5 février 2014.
Fatou Bensouda explique avoir pris cette décision, suite à l’érosion de sa preuve contre le président Uhuru Kenyatta, inculpé de crimes contre l’humanité commis dans son pays, lors des violences meurtrières qui avaient suivi les élections de fin 2007.
La procureure demande du temps pour compléter son dossier, suite au retrait de deux témoins principaux. Le premier affirme n’être plus prêt à déposer dans l’affaire tandis que le second indique avoir précédemment donné de faux éléments de preuve dans le dossier.
«Après avoir soigneusement examiné mes éléments de preuve et l’impact des deux retraits, j’en ai conclu que le dossier actuel contre M.Kenyatta ne remplit pas les hauts standards de preuve requis pour un procès», affirme Fatou Bensouda, dans sa déclaration en langue anglaise.
«Il me faut ainsi du temps pour poursuivre les efforts en vue d’obtenir des preuves supplémentaires, et voir si ces preuves permettront à mon bureau de répondre aux standards requis pour la tenue d’un procès», ajoute-t-elle.
Il appartiendra aux juges d’ordonner ou non ce report mais il serait surprenant que la requête soit rejetée.
La procureure souligne, dans sa demande, ne céder à aucune forme de pression. Depuis l’élection en mars dernier, d’Uhuru Kenyatta et de son vice-président William Ruto, l’Union Africaine (UA) s’est mobilisée, soutenant que des personnalités de ce rang encore en fonctions, ne devraient pas être poursuivies par la CPI.
Ruto est en procès devant la Cour, depuis septembre dernier. Par ailleurs, l’accusation a souvent dénoncé des intimidations sans précédent contre des témoins au Kenya.
En mars dernier, la magistrate gambienne avait dû abandonner, faute de preuves, les poursuites contre l’ancien directeur de cabinet de la présidence du Kenya, Francis Muthaura qui devait comparaître avec le président Kenyatta.