La CPI contre « ces pays »?
La posture de la Cour Pénale Internationale (CPI) sur les dossiers du procès du vice-président du Kenya, William Ruto qui doit s’ouvrir dans 5 jours et celui du chef de l’Etat, Uhuru Kenyatta, dans 2 mois, n’est pas du goût des parlementaires kenyans. Un débat sur le retrait du pays de la CPI est d’ailleurs à l’étude, jeudi 5 septembre 2013, à l’Assemblée Nationale.
Au Kenya, le retour de vacances de l’Assemblée nationale ne va pas être de tout repos. Au programme, jeudi 5 septembre, un débat sur le retrait du pays de la CPI. Une trentaine de députés de la coalition Jubilee au pouvoir, a déposé une motion dans ce sens. Un débat qui intervient alors que les deux têtes de l’exécutif kényan vont très prochainement être jugées à La Haye, pour crimes contre l’humanité.
Le procès du vice-président William Ruto doit s’ouvrir dans 5 jours et celui du chef de l’Etat, Uhuru Kenyatta, dans 2 mois. Ils sont accusés d’avoir organisé les violences qui ont suivi l’élection présidentielle de 2007.
Pour le sénateur de la coalition Jubilee, Kipchumba Murkomen, la CPI n’a pas la légitimité suffisante pour les juger: «La manière dont la CPI s’est comportée durant l’enquête, et maintenant pendant le procès montre qu’elle ne travaille plus comme une cour indépendante, cherchant à faire la justice, mais qu’elle se contente d’utiliser les Kenyans pour montrer l’exemple», explique-t-il.
Les parlementaires militant pour ce retrait appartiennent quasiment tous à la coalition Jubilee, celle dirigée par les deux accusés. Ils espèrent ainsi les maintenir au pouvoir. Or, même en cas de retrait du Kenya de la CPI, ils n’échapperont pas à leur procès.
«Un retrait ne peut prendre effet qu’un an après le dépôt auprès du secrétaire général de l’Organisation des nations unies, et ce retrait ne peut pas avoir d’influence sur les poursuites ou les enquêtes déjà en cours», précise en effet Fadi el-Abdallah, le porte-parole de la cour.
Les députés kényans avaient déjà déposé une motion de retrait de la CPI en 2010, sans résultat. C’est au pouvoir exécutif que revient la décision finale.