Elle était surnommée « Mama Miti » (La mère des arbres).
La Kényane Wangari Maathai, prix Nobel de la paix en 2004 pour son engagement en faveur de l’environnement, est décédée, le dimanche 25 septembre, à l’âge de 71 ans des suites d’un cancer, a annoncé le Green Belt Movement, le mouvement qu’elle avait fondé.
La mort de Wangari Maathai qui en 2006 déjà, évoquait la déforestation comme facteur de sécheresse et de famine, a naturellement fait la une des journaux au Kenya.
«C’est avec une grande tristesse que la famille de Wangari Maathai annonce sa mort après une longue lutte courageuse contre le cancer», déclare un communiqué sur le site de son organisation le 2Green Belt Movement » (Mouvement de la ceinture verte).
En juillet 2010, les médecins lui avaient diagnostiqué la maladie et elle a depuis fait des séjours très fréquents à l’hôpital. Elle avait réduit ses séjours à l’étranger, mais son état de santé fragile a très peu filtré dans les médias.
Née dans un village des environs de Nyéri, elle est fille de modestes fermiers mais, fait rare à l’époque pour une fille, elle étudie dans des écoles catholiques au Kenya avant d’être envoyée aux Etats-Unis faire des études supérieures. Elle revient enseigner à l’université de Nairobi la médecine vétérinaire pour une courte période.
En 1977, Wangari Maathai créé le Mouvement de la ceinture verte qui défend les forêts, la conservation, mais aussi le droit des femmes. La déforestation est un sujet délicat au Kenya qui touche l’accès à la terre et la spéculation immmobilière.
Sous le règne d’Arap Moi, elle mène des actions non violentes, et se retrouve à plusieurs reprises emprisonnée, battue par la police avec les militants de son mouvement. Elle est qualifiée d’hystérique par ses détracteurs au sein du régime. Et par ses supporters elle est surnommée affectueusement «Mama Miti», « la maman des arbres » en swahili.
En 2002, elle décide de tenter sa chance comme députée. Elle devient vice-ministre de l’Environnement. En 2004, elle décroche le prix Nobel de la paix, c’est la première fois que le prix distingue une militante pour l’environnement. Elle devient de plus en plus critique envers le gouvernement de Mwai Kibaki, notamment après les violences post électorales.
Elle était impliquée dans les négociations sur le changement climatique et faisait partie de nombreuses fondations sur l’environnement à travers le monde et est l’auteur de quatre ouvrages sur l’environnement.
Le « Green Belt Movement » a planté depuis 1977 près de 40 millions d’arbres sur le continent africain.
Ndèye Fatou Seck