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KENYA: Elections générales sur fond de violence

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Les Kényans étaient appelés aux urnes pour élire, non seulement leur président, mais aussi leurs députés, sénateurs ou gouverneurs. Un scrutin, placé sous très haut surveillance, en raison de tensions inter-ethniques qui avaient fait plus d’un millier de morts lors de la précédente élection.

altHuit candidats s’affrontent lors du scrutin de ce lundi 04 mars qui s’annonce tendu. Ils sont 14,3 millions les électeurs kenyans qui se sont rendus aux urnes pour élire en même temps que leur nouveau président, leurs députés, sénateurs, gouverneurs (exécutif départemental), les membres des assemblées départementales et un quota de femmes à l’Assemblée nationale.

Si la présidentielle focalise toute l’attention, l’élection des autres hauts responsables du pays tels que les gouverneurs sera très suivie. Et pour cause! La nouvelle Constitution adoptée en 2010 attribue de larges pouvoirs, notamment financiers, à ces gouverneurs, et certains observateurs craignent une bataille féroce génératrice de tensions dans certains départements.

N’empêche que c’est tout de même la présidentielle qui cristallise toutes les attentions, une présidentielle à risques affirme-t-on. Huit candidats vont s’affronter. Le scrutin s’annonce tendu. Voilà pourquoi observateurs et acteurs de la société civile se sont activés tout au long du mois dernier afin que soit évité un remake des événements de la dernière présidentielle. On se rappelle qu’en fin 2007 et début 2008, le Kenya avait été meurtri par des violences qui avaient suivi la réélection contestée de Mwai Kibaki face à Raila Odinga, devenu ensuite Premier ministre au terme d’un processus de médiation internationale.

En l’espace de 7 semaines, 1133 personnes avaient été victimes d’exécution, 900 de violences sexuelles, 350.000 de déplacements forcés. C’est d’ailleurs devenu un fait coutumier, toutes les élections kenyanes depuis 1992 ont été entachées de violences – sauf en 2002, où il y avait un large consensus contre le président Daniel Arap Moi. Cette fois-ci encore, le danger plane sur le scrutin. La Croix-Rouge affirme que, depuis le début de l’année, des centaines de personnes ont déjà été tuées dans des affrontements à caractère ethnique qui suivent un schéma de violences électorales.

Certes, la campagne s’est déroulée sans incident majeur, mais la Commission Kényane des Droits de l’Homme (KHRC) a déploré la persistance de «discours de haine» et d’une campagne toujours axée autour de l’identité ethnique dans certaines régions. Et selon la KHRC, dans certaines zones, de nombreux électeurs sont partis «en raison soit d’intimidations, soit de craintes de violences». Pour prévenir tout dérapage, le Kenya va déployer 90.000 policiers dans tous les 25.000 bureaux de vote.

Et le président kényan, Mwai Kibaki a déjà averti. «Le gouvernement s’attaquera à quiconque tentera de perturber cet exercice».

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