La première fois de l’histoire du Kenya , la diaspora va être autorisée à voter aux élections nationales 2012.
Il s’agit d’une situation rendue possible grâce à une nouvelle constitution votée en août dernier et massivement appuyée par la majorité des Kényans.
Un projet de loi portant sur le Kenyan Citizenship and Immigration Bill a été proposé et sera mis en étude par le Parlement, avant sa promulgation. La nouvelle loi permettra aux Kenyans, y compris les citoyens avec une double nationalité, de se présenter aux élections nationales.
Environ 3 millions de Kenyans vivent à l’étranger. Leur implication dans les affaires du pays s’effectue surtout à travers des mandataires. Ils rapatrient des fonds.
En fait, tout récemment, grâce à l’argent rapatrié, ils se sont distingués parmi les sources de devises étrangères en faveur de l’économie du pays en occupant la 4ème place. L’horticulture, le thé et le tourisme constituent les seuls rivaux.
Ces Kényans de la diaspora ont souffert par le passé de privation du droit de vote, au moment d’exprimer leur opinion sur les questions nationales et durant les élections. Leurs préoccupations refont surface de façon constante, à chacune des visites des délégations gouvernementales dans leurs divers pays de résidence.
Les expatriés, notamment au Pays-Bas, travaillent, étudient ou demandent politique, soit s’établissent pour résider. ée.
« Il s’agit d’une opportunité en or de pouvoir participer aux élections des dirigeants. Cette loi nous accorde une chance de mettre un terme à nos plaintes au sujet de la corruption des autres afin de voter de façon concrète » déclare Faith Ogeto, une Kényane vivant à Newcastle (Australie), est ému(e) et enthousiaste au sujet de l’avancée effectuée.
Cependant, des défis s’annoncent avec la promulgation de cette loi. En effet, seul un système de vote manuel sera mis en place durant les élections de 2012, au lieu d’un système électronique plus efficace. Cette situation constituerait une difficulté pour les votes des expatriés vu que le système manuel est plus complexe et moins aisé à respecter.
D’autres questions se posent quant au moyen disponible aux électeurs de la diaspora de déterminer les forces et les faiblesses des futurs candidats. Le fait est qu’ils seront fort éloignés des affaires quotidiennes du Kenya. En outre, ils dépendront grandement de ce qu’ils verront et suivront sur les médias. Un avis qu’Amina Bakari, Kenyane résidant à Bonn, en Allemagne, ne partage pas :
« A l’intérieur du pays, vos points de vue sont limités. A l’extérieur, nous sommes des électeurs plus avertis en ce sens que nous faisons preuve d’un meilleur jugement et d’un point de vue plus soutenu au sujet des exigences du développement. Certes, il existe cette impression que nous sommes trop peu pour influencer les élections ou laisser une forte impression en ayant une incidence sur le résultat national. Cependant, je pense que notre vote aura de l’impact sur les élections des comtés et de la Haute Chambre« .
Norbert Ngouma